MA FAMILLE TOME 1: DILEMME

C'est la guerre !

ONDO

Qu'est-ce que je serai sans la fortune de mes parents ? Qui a dit que la fortune des parents n'est pas la fortune des enfants ? Je crois qu'il n'y a que les miséreux qui peuvent penser ainsi. J'ai une horde d'ami (e) s qui est prête à exécuter mes ordres. Mais je sais aussi que si je traîne autant de monde derrière moi c'est pour mon bidou. Sinon qui voudrait de l'amitié d'un pauvre mec ! En plus ma nationalité semble faire d'effets sur tous mes amis surtout les filles béninoises. Comme le dit l'adage, nul n'est prophète chez soi. Je confirme ça. Depuis mon jeune âge, j'ai toujours été à l'école en voiture. Chose normale pour quelqu'un dont les parents sont dans le secteur pétrolier. Les rares fois que je marchais c'était dans la cours de récréation. Sinon la plupart du temps, il y a une b***e de filles qui se battent pour me mettre au dos. Je me reconnais des qualités et je peux dire que la tune m'a monté la tête, mais ce n'est pas ma faute si j'ai eu le privilège d'être né dans une mine d'or. Les filles me courent après mais cependant, je me suis arrangé pour trouver celle qui me conviendrait et qui provient du même milieu social que moi. Je l'ai déniché et je m'assure qu'elle ne manque de rien même si au fond de moi, je sais qu'elle peut s'offrir toute seule tout ce qu'elle veut. Je vais d'ailleurs l'appeler d'un moment à l'autre pour qu'elle vienne me voir avec sa copine pour qu'on fasse une virée à trois.

J'ai ma propre caisse depuis trois mois. C'est le cadeau que m'a offert mes parents lorsque j'ai décroché cette p****n baccalauréat. Comme je le dis, je vis comme un homme né dans de bonnes grâces. Mes parents n'ont pas hésité sur ma demande avant de m'envoyer dans l'Université la plus chère du Bénin pour suivre ma formation. J'ai alors choisi d'étudier l'informatique pour mieux développer mon intelligence dans le hacking communément appelé cyberattaque. C'est un domaine d'avenir pour moi.

ONDO c'est mon nom. Je suis le fruit d'une union gabono-française. Je suis donc Gabonais et plus précisément du groupe ethnique Fang. Du haut de mes dix-huit ans, je ressemble plutôt à un vingtenaire et je m'y plais beaucoup surtout avec ma peau métissée et très doux au toucher. J'ai le menton qui est recouvert par une touffe de barbe soigneusement coiffée. Des cheveux coupés à ras, je ne sors jamais sans des chaussettes aux pieds au risque de me faire piquer par des insectes exhalant des odeurs fétides. J'ai assez de tics en fait. Je semble avoir trop de fierté en moi mais en vrai, je suis quelqu'un de bien au fond (sourire). Maintenant j'ai un appel à effectuer. Unique fils au monde.

CLARA MVOGO

Ma relation avec Rayan date de plusieurs années en arrière. C'est le genre de mec que j'ai tant voulu avoir. Nous sommes ensemble depuis le collège. Entre lui et moi tout se déroule de façon romantique jusqu'à ce que je découvre une nouvelle facette de lui juste après le BAC. Il a même insisté pour que ses parents l'inscrivent dans la même université que moi. Cela m'a fait plaisir mais c'était sans savoir l'idée qu'il avait derrière la tête. Avec lui j'ai toujours juré à Rose Élodie que le premier amour est toujours le dernier, mais il commence par agacer.

Rayan se prend pour qui à la fin mon Dieu ! Ikeh ! Je me demande depuis quand mon chéri est aussi possessif. Je croyais que le comportement-ci c'est seulement chez nous les filles qu'il est plus développé. Il devient méconnaissable petit à petit et cela accentue mes peurs. Je suis très inquiète de ce changement de comportement intervenu à son niveau et de ses nombreux sots d'humeur. Il est vrai qu'il m'aime assez pour ne pas apprécier me voir en compagnie d'autres mecs, et je le comprends. À sa place, je ferai pareil mais jusqu'à m'interdire de rigoler avec ses amis garçons et les miens, je pense qu'à ce stade là c'est abusé. Sa jalousie est d'une outrance inqualifiable à la fin ! S'il commence par développer ce genre de caractère, c'est alors qu'il ne me fait plus confiance peut-être. Je crois que nous devons nous asseoir le plus tôt pour discuter de tout ceci comme deux majeurs avant qu'il ne se transforme en une queue pour me suivre partout où je mettrai pieds.

J'ai même failli oublier à cause de cette tempête qui plane sur ma relation avec Rayan que je suis actuellement avec ma sur Rose Élodie. Heureusement qu'elle est occupée à discuter avec son vieil amant, sinon tel que je la connais hum, elle allait déjà me faire plusieurs pages de sermons.

Rose Élodie est ma seule sur avec qui je partage tout ce qui a trait à mon existence. C'est une fille assez agréable à vivre compte tenu de sa sincérité, mais en même temps je ne l'aime pas à cause de son côté impulsif et bavard. C'est aussi de la même façon qu'elle s'énerve. Quand ça lui prend, elle va te démonter avec des injures qui peuvent chauffer ton cur au point de le faire fondre comme un métal au four, mais l'instant d'après, elle se confond en excuse et devient toute bête perdant tout usage de sa bouche et de sa langue. À part ça, c'est une fille adorable que je voudrais bien épouser un beau jour. Mais dommage que je ne sois pas un mec. Elle est assez jolie avec son teint basané et si j'avais un frère, elle sera sans doute sa femme. Rose Élodie a été invitée dans un snack par son vieil amant comme j'aime l'appeler, mais elle a voulu que je l'escorte pour empêcher le vieil amant à l'inviter à se reposer après avoir bouffé quelques mitraillettes. Je n'ai rien à faire à la maison, je l'ai alors accompagné de bonne volonté. Bien entendu, j'ai averti à l'avance Rayan pour éviter qu'il se fâche lorsqu'il va se rendre compte que je suis sortie sans l'informer.

Quelques heures plus tard, nous avons pris congé du vieil amant de Rose Élodie. Sur le chemin de retour je lui balance à la figure :

Moi : Rose Élodie ! C'est vrai que ça fait seulement quelques mois que nous sommes ensemble, mais je crois mieux te connaître sauf qu'il y a quelque chose que je n'ai jamais compris dans tes choix de mec. J'attendais le bon moment pour te le dire et je crois que le moment est bien propice. Je veux parler de ton choix d'homme. Comment tu arrives à te sentir à ton aise avec ce vieux que tu traînes comme amant ma sur ? Hein ? Je n'ai pas utilisé le mot copain parce que ça, c'en est pas un. Pourquoi c'est avec les hommes mariés que tu préfères sortir chaque fois ? Tu es ma meilleure partenaire, tu es ma sur et quand je te vois en train d'aller dans le ravin, je me dois de te ramener sur la route, sinon je ne te fais aucun bien. Regarde comment tu as un si joli corps. Tape-toi un jeune garçon de notre niveau.

Rose Élodie : Que quoi Clara ? Heyi ! Jamais (se tapant les cuisses) ! Essuie ta bouche en même temps (tirant ma main vers ma bouche). Dois-je te rappeler encore qu'avant de naître Dieu a déjà prévu ce que la femme va manger ? Une fois née et devenir adulte, il revient à chacune de faire ce qui participe à son bonheur. Et puis ce n'est pas tout. C'est une question de goût ma belle. En plus, les vieux amants sont les meilleurs sur toute la ligne ma sur. Oui là ! Attentionné, doux, affectif comme un père puis le plus important, l'argent. Il donne bien. Quel jeune homme de notre niveau peut faire ça ? Toi tu peux parler comme ça. Toi au moins tu as tes parents qui te font tout. Tu pues la richesse, mais moi l'indigence. Moi, je n'ai personne à qui m'accrocher. Tu veux me parler de mes parents avec leur paucité comparable à une fatalité ? Tout ce que mon père assure pour moi c'est le logement. Ma contribution c'est moi qui s'occupe de ça. Je veux dire Monsieur NINSOU. Tu crois que c'est en fabricant des portes, baraques et que sais-je encore de quarante mille, cent mille qu'il va me payer huit cent mille francs de frais de scolarité ? Malgré ça, il ne s'est pas arrêté à ma mère seule comme épouse hein ! Et tu voudrais que j'attende quoi de lui ? Si ce n'est pas rester là et regarder mes rêves s'étrangler ou les étrangler. Monsieur NINSOU devrait nous déposer hein mais tu as refusé. Me voilà en train de marcher dans les rues de Cotonou. Pardon laisse-moi appeler un taxi Clara. Orrh !

Moi : Non pas si vite ma sur. Attends un instant Rose Élodie. Je ne te juge pas, mais je ne te comprends pas encore non plus. Je m'excuse d'ores et déjà mais je n'ai jamais su qu'il te revenait de solder ta contribution grâce à Monsieur NINSOU. Écoute-moi, tu n'étais pas obligée au départ de t'inscrire dans une université aussi chère connaissant la situation de tes parents ! À ce stade, c'est normal que tu puisses faire des choses qui ne tiennent pas la route pour satisfaire tes envies. N'accuse pas tes parents de gens démunis. Ils n'ont pas choisi la misère ! Accepte-les tel qu'ils sont et contente-toi du peu qu'ils te donnent. Tu t'imagines ? Ce Monsieur NINSOU a aussi une famille et des enfants à prendre en charge. Reste à savoir s'il s'occupe bien d'eux, pendant ce temps, il ne s'empêche pas de dépenser près d'un million pour tes études en une année. Souviens-toi de la fameuse phrase de Lavoisier qui dit que rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme. Ce que tu fais aujourd'hui à autrui peut te faire demain. Et je suis convaincue que tu ne vas pas apprécier ça si tu le découvres ! Tu vas même faire toute une histoire avec ton mari. Voudrais-tu devenir la deuxième épouse de ce Monsieur NINSOU ? Ou alors il va congédier sa femme ainsi que ses enfants pour t'installer ? Je n'en dirai pas assez. Comprends que je ne suis pas contre ton bonheur ni envieuse de ta situation, mais je pense que tu dois arrêter cette relation maintenant. Si tu prenais au moins cet argent pour démarrer un commerce je trouve ça plus rentable pour toi. C'est ma part de vérité ça Rose Élodie.

Rose Élodie : Qu'est-ce que tu veux insinuer par-là Clara ? Ah ah ! Que j'arrête tout ça pourquoi ? C'est une façon de te moquer de moi ou je dois attendre que tu me le dises de ta propre bouche ? Ah d'accord ! Ce nest pas ta faute hein. C'est moi qui t'ai appelé pour me suivre. Toi ta situation est déjà assez bonne. Il est normal que tu puisses dire ça. Toi tu ne veux pas que je sois comme toi ? Regardez ! En pleine rentrée et tu me dis ça comme ça ! Quand est-ce qu'on a commencé la première année déjà ? Est-ce que c'est l'argent de ton père par hasard Clara ? Je te préviens et ne t'avise pas d'aller m'exposer auprès de qui que ce soit. Cette discussion est terminée. Maintenant excuse-moi. Tchrummm !

Moi : Ekieeeeh ! Mais je ne voulais pas t'énerver ni te causer de chagrin. Donc c'est arrivé déjà là-bas quoi ? Reviens s'il te plaît je suis désolée.

Je comprends maintenant sa situation, mais je voulais juste l'aider à rompre avec ce mode de vie. La seule sur que j'ai se fâche alors qu'on devrait se rendre ensemble quelque part le samedi avec Rayan ! Qu'est-ce que je vais dire à ce dernier pour justifier son absence ? C'est ce que je viens de dire tout à l'heure ça. Moi aussi. Si je savais que ma question pouvait nous amener à ça, je l'aurais évité. Là-voilà qui s'en va toute énervée me laissant. Je voulais lui proposer de l'aider à se prendre en charge en parlant de sa situation à mes parents pour qu'elle vienne habiter chez moi, mais elle s'est vite emportée sans me laisser le temps d'aller au bout de mes idées. À vouloir bien faire, Rose Élodie me déclare une guerre de rancune.