partie 1
Le vent tourbillonne autour d'une fille mince comme un bâton, poussant la pluie sur son visage de sorte qu'elle lui gifle les joues. Elle est minuscule, petite et maigre, ses yeux d'un vert brillant qui brille comme des émeraudes. Cependant, des lunettes épaisses cachent leur beauté spectaculaire, avec des verres qui ternissent la luminosité et la couleur de ses yeux. Ses cheveux doux et ondulés sont d'un rouge saisissant, coupés brusquement au niveau des épaules, lui donnant un visage enfantin assorti à son corps enfantin.
Elle est assise, sa robe fine collée à sa peau trempée alors que la pluie martèle encore plus résolument sa forme, sur le sol boueux. Le tonnerre gronde au-dessus de sa tête, des crépitements d'éclairs frappent l'air. Tout ce qu'elle voit, c'est l'obscurité. Pour elle, il n'y a que les ténèbres.
Elle sait qu'elle est en danger de mort. La foudre est proche et si un arbre prend feu, toute la forêt brûlera. Elle n'a nulle part où se cacher si cela se produit, personne pour appeler à l'aide. Son téléphone portable est à côté d'elle, mort à cause de l'averse constante de l'eau. Cependant, il lui est facile de rester calme.
La vie n'est plus importante pour elle, donc elle ne se soucie pas si elle grésille.
Une seule larme s'évacue de son œil, nage le long de sa joue, rejoignant les rivières d'eau qui se précipitent sur son corps. Un cauchemar vivant l'entoure, la brise terrible projetant la pluie dans des destinations aléatoires, les plantes se balançant. Un arbre est sur le point de tomber sur elle, se penchant, précairement sur le point de se détacher de son tronc.
Elle remarque à peine qu'elle pleure abondamment, ses larmes accompagnant les efforts de la tempête pour la rendre aussi misérable que possible. Elle se sent sale, la boue lui donne une sensation de nausée dans l'estomac. Sur un coup de tête, elle souhaite une douche chaude, avec de la vapeur chaude qui l'enlace.
Le mouvement est impossible pour elle.
Elle veut en finir ici. À l'heure actuelle. Ce serait si facile... si doux que les douleurs de la vie s'estomperaient. Elle se demande pourquoi Dieu a dû lui donner le visage laid, la forme enfantine et l'attitude snob qui ont poussé tant de gens à la détester.
Pourquoi doit-elle être la malchanceuse ?
Maintenant, elle ne peut plus voir, la pluie l'aveuglant. Ses lunettes glissent de son nez, tombant au sol, le verre s'enfonçant rapidement dans la saleté. Incroyablement, l'eau commence à couler encore plus fort du ciel agité, la température baissant de seconde en seconde. La chair de poule apparaît sur son bras. Ses respirations deviennent visibles, des nuages apparaissant en volutes directement devant elle.
Le froid s'aggrave.
Elle regarde le sol, l'incertitude dans ses traits. Est-elle vraiment prête à se laisser mourir ici ? Est-il temps pour elle de quitter ce monde ?
Une petite pointe de peur entre dans ses pensées.
Elle se rend vite compte que ce sont peut-être ses derniers souffles. Elle essaie de savourer chacun d'eux, tendant la main délicate pour essayer d'attraper les nuages qui s'attardaient devant elle. La question trotte dans sa tête, la rendant étourdie.
Est-elle vraiment prête à mourir ?
Le tonnerre se rapproche, les nuages au-dessus de la tête se séparent un peu. À travers la fissure dans les nuages, elle peut apercevoir une pleine lune. Elle le regarde, émerveillée par sa beauté. C'est vraiment un spectacle merveilleux, le cercle parfait éclairé par une lumière blanche pure, la seule incandescence actuellement dans son monde. C'est un symbole d'espoir pour elle, l'espoir qu'elle continuera. J'espère que tout ira bien.
Soudain, une pierre dure heurte son épaule. Elle halète de douleur, son épaule palpitant sous l'impact.
La lune disparaît alors que les nuages sombres la lui volent.
Un autre objet atterrit sur son genou, la même douleur se reproduisant. La fille reste dans sa position, la douleur gravée sur son visage. Elle attrape l'étrange rocher, le tenant près de ses yeux pour qu'elle puisse le voir. Ses yeux s'écarquillent.
« Salut », murmure-t-elle alors qu'un autre rocher se précipite vers elle. C'est gros, de la taille d'un centime, tombant à une vitesse incroyable. Il est destiné à sa tête.
Elle le voit venir, une incroyable boule d'énergie, prête à porter le coup mortel. Elle est gelée. La mort est enfin là pour l'emporter. C'est ce qu'elle veut, non ? Elle devrait être heureuse. La délivrance de la douleur, de la souffrance sans fin, est ici.
La peur est la chose qui lui enlève son bonheur.
Il y a un silence partagé, puis il y a un hurlement dans la nuit alors que le terrible rocher de glace réclame sa destination.
***
Il peut l'entendre. Sa respiration accélérée résonne dans ses oreilles, signalant sa proximité.
Il s'aventure plus près de la présence, de la chose qui ose être sur son territoire en ce moment. C'est un moment terrible pour l'intrus, quel qu'il soit, car ce soir, il est le plus fort.
Ce soir c'est la nuit du loup.
Il est seul, mais c'est juste parfait. Il travaille mieux lorsqu'il est seul.
C'est sûr que c'est une horrible tempête, la pluie battant son dos, le faisant presque s'effondrer. Il se demande pourquoi il essaie de s'introduire par ce temps affreux. Le vent arrache les feuilles de leurs perchoirs sur les arbres et les jette violemment dans les airs, des éclairs passant au-dessus de sa tête. Il y a presque un rugissement constant, ruinant presque sa concentration. Il secoue la tête, essayant de repousser les efforts de la tempête pour le distraire. Ses pattes écrasent l'herbe sous lui alors qu'il s'enfonce plus profondément dans la forêt. Les arbres se profilent devant lui, jetant leurs ombres sombres sur sa forme velue. Le danger est dans toutes les directions. Mais il n'hésite pas.
Il est sans peur.
La présence se fait de plus en plus forte, le vent envoyant l'odeur à son nez. C'est un doux parfum qu'il n'a jamais senti auparavant ; un curieux mélange de fraises, de bananes, une saveur qu'il ne peut pas distinguer et une petite touche de menthe. C'est un délice, une odeur enivrante dont il se souviendra pour toujours, même quand ce "ça" sera mort depuis longtemps. Il n'avait jamais ressenti cet arôme autour d'un loup-garou auparavant.
Cette odeur est si douce qu'il se demande si un humain aurait réellement pu errer au milieu d'eux. Les humains ont généralement de bonnes odeurs, mais aucune n'est aussi délicieuse que celle-ci.
Il a l'impression que quelque chose... le lie à cette odeur. Un désir commence soudainement à le remplir, un désir de se rapprocher de la source. Cette attirance est implacable, et il se sent tomber encore plus durement dans le royaume de la luxure. Il commence à avoir envie de cette curieuse odeur, et ses pattes commencent à bouger d'elles-mêmes. Il n'a pas besoin de le suivre, car quelque chose dans l'odeur le guide droit vers lui. Il commence à penser que cette créature pourrait être une chose difficile à tuer.
En fait, le tuer n'est peut-être même pas une option, car il craint que s'il le fait, il perde la raison.
Elle l'attire déjà, le supplie de s'approcher. L'odeur le revigore encore plus à mesure qu'il se rapproche de sa cible, tissant une toile autour de lui jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jamais s'échapper. Il est la mouche, et c'est l'araignée. Un sentiment misérable s'accumule au creux de son estomac lorsqu'il se rend compte qu'il est impuissant.
Quel genre de tour cette créature rusée joue-t-elle ?
Le parfum est incroyablement fort maintenant, le submergeant presque de sa beauté. Pour les loups-garous, l'odeur est tout, et il ressent de jolis arômes tous les jours. Rien, cependant, n'équivaut à cette belle émanation qui lui fait tourner la tête d'un plaisir vertigineux. Il a l'impression d'être proche.
Soudain, le parfum devient doux-amer, une note aiguë corrompant la mélodie. La peur et la terreur pénètrent dans l'odeur, faisant disparaître la qualité sucrée et polluant l'odeur dont il a tant besoin. Maintenant, une puanteur sinistre emplit l'air, et la terreur que ressent la créature l'emplit aussi.
D'une manière ou d'une autre, il peut dire les émotions qu'il éprouve à travers son odeur. Cependant, le mauvais côté est qu'il commence à ressentir les mêmes émotions que lui. L'odeur est maintenant toujours enivrante, mais remplie de besoin. Il a besoin de lui.
Le désir entre rapidement dans son corps. Il veut ressentir à nouveau cette odeur, mais pas celle qu'elle émettait actuellement. Il veut le rendre heureux, alors le goût de la peur disparaîtra de l'arôme. Il désire cette douceur particulière avec une intensité qu'il ignorait posséder.
Ses pattes commencent à s'estomper alors qu'ils foncent dans la forêt si vite que même lui peut à peine les voir bouger. Le désir le parcourt, corrompant intensément son esprit jusqu'à ce qu'il ne puisse penser qu'à l'odeur. Il doit l'avoir.
Il atteint une petite clairière, à côté d'un mince ruisseau qui se déverse dans le lac Ray à quelques kilomètres de là. C'est une belle petite région, avec de jolies fleurs et des buissons verts, des arbres gracieux et hauts. L'arôme est irrésistible ici. La créature doit être dans ce voisinage.
Ses yeux le cherchent, à la recherche de la chose maléfique qui parvient à produire une odeur si attrayante. Au début, on ne le voit nulle part. Mais après avoir un peu ajusté ses yeux, il aperçoit une silhouette dans la terre. C'est une chose minuscule, une petite forme couverte de boue épaisse, seulement un dos élancé vu de son angle.
Il entoure la créature avec méfiance, essayant de distinguer ses traits. Il est difficile à distinguer, la boue le camouflant dans la terre. Lorsqu'il passe juste devant, son cœur s'arrête de battre.
Bien que ce ne soit pas une créature trop jolie, c'est toujours la plus belle chose qu'il ait jamais vue.
C'est une fille humaine, avec des yeux verts brillants qui ont une qualité fascinante, le tirant vers lui, ne relâchant jamais son regard. Ses cheveux sont d'un rouge rubis, tombant sur ses épaules, la pluie les rendant humides et brillants. Son corps est petit, mais bien fait, la pluie fusionnant sa robe en lambeaux à sa forme.
Un coup soudain de douleur encercle son cœur alors qu'il réalise ce qui se passe, les battements de plus en plus rapides. Il commence à paniquer. Est-ce vraiment le cas ? Pourquoi maintenant? Pourquoi, avec un humain comme elle ?
Mais la nature refuse d'écouter ses supplications, le liant encore plus à la jeune femme. Cela ne pouvait pas être vrai.
Un éclat de lumière blanche surgit, entourant son être, puis se précipitant à la rencontre de la fille. Il plonge dans sa peau, l'imbibant de lumière blanche. Elle ne s'en aperçoit pas, les yeux embués de larmes, regardant ses orteils.
Il est cependant affecté. La réalisation qu'il vient de faire quelque chose de terriblement, horriblement mal le choque, faisant tressaillir tout son corps.
Le choc, ainsi que la colère et l'agacement, parcourent son corps. Rien de bon ne peut en sortir. Rien du tout.
Cependant, la réticence s'estompe alors qu'il la regarde. Alors que cela commence à faire effet, il se sent tomber dans un gouffre sans fond d'amour sans fin. il n'y a pas de retour en arrière. Il est pris au piège dans la toile d'araignée tentatrice pour toujours.
Soudain, un autre goût d'horreur explose dans l'odeur. La grêle commence à tomber et il peut dire qu'elle a été touchée. Ses yeux, alors qu'elle lève les yeux, sont apathiques. Elle regarde derrière lui, comme si elle ne remarquait même pas qu'il était là. Des larmes douloureuses l'évacuent, coulant sur sa forme. Une petite entaille sur sa jambe émet de sombres gouttelettes de sang. Il ressent soudain le besoin de la protéger, de la garder. Qu'est-ce qu'il fait, juste debout ici ? Il a besoin de bouger !
Un petit cri lui échappe, déchirant la nuit alors qu'un énorme morceau de grêle se précipite vers elle. Ses yeux se ferment brusquement, la peur la submergeant. L'odeur est consumée par la terreur, terreur qu'il doit éliminer s'il veut retrouver cette douceur. Il saute immédiatement, essayant aussi vite qu'il le peut d'atterrir sur sa forme. Pour la protéger.
Il lâche un hurlement guttural alors qu'il s'élève pour être son bouclier.