02
1082 Words
Chapitre 2
Tante Ling portait une robe ample à motifs floraux sur fond bleu et avait les cheveux courts, ce qui lui donnait une allure énergique.
Elle était une marieuse réputée dans le comté de Tianshui, ayant arrangé des mariages pour la moitié des jeunes femmes du village de Taoyuan ailleurs. Sa voix portait loin et résonnait fort.
« Comment peux-tu parler ainsi ? » Lao Liu lui lança un regard désapprobateur.
« Mais c’est la vérité ! Il y a quelques jours, j’ai suggéré à Dahai que Wu Fan devrait épouser une famille citadine. Les citadins sont riches, et ils ont promis 45 000 dollars pour le traitement de Dahai si Wu Fan acceptait de vivre chez eux comme gendre. C’est une opportunité en or, mais Dahai, avec son entêtement... » répliqua Tante Ling en pinçant les lèvres.
« Non ! » Wu Dahai l’interrompit. « Un homme de dignité ne devient pas gendre chez ses beaux-parents. De plus, je n’ai qu’un seul fils. Je préfère mourir plutôt que de voir Wu Fan se marier sous de telles conditions ! »
Peut-être à cause de l’émotion, à peine eut-il fini de parler que Wu Dahai se raidit soudainement, ses yeux se fermèrent et il resta immobile.
« Papa ! Papa ! »
« Lao Wu ! Lao Wu ! »
Wu Fan et sa mère se jetèrent sur lui, l’appelant désespérément.
« Laissez-moi faire, laissez-moi faire ! » À ce moment-là, le vieux médecin du village arriva en courant.
Après avoir pris le pouls de Wu Dahai et l’avoir examiné, il déclara : « Ne vous inquiétez pas trop, il n’est pas encore mort. Je vais lui prescrire du ginseng pour maintenir son souffle, mais il faut absolument l’emmener dans un grand hôpital. Il y a encore une chance de le soigner. »
« Il peut être soigné ? » Les yeux de Wu Fan s’illuminèrent.
« Oui, c’est possible ! »
Wu Fan essuya ses larmes et se tourna vers Tante Ling, « Tante Ling, j’accepte de devenir un gendre qui vivra chez ses beaux-parents. »
« Bien, bien, mon enfant, tu es vraiment dévoué. Je vais commencer les préparatifs immédiatement. » Tante Ling fut choquée, mais esquissa un sourire amer avant de partir.
Dans les zones rurales, la plupart des hommes hésitent à devenir gendre vivant chez leurs beaux-parents, surtout s’ils sont fils unique. Ils préfèrent rester célibataires plutôt que d’accepter une telle situation.
Ce même jour, Wu Dahai fut transporté à l’hôpital municipal.
Le soir, Wu Fan publia un message sur le site de son roman : « Chers lecteurs, je suis obligé de suspendre les mises à jour pour l’instant, car demain, je deviendrai le gendre d’une riche veuve. Merci de votre soutien ! »
Le lendemain matin, Meng Jiangmei, aidée par les villageois, installa quelques tables pour un banquet afin de « marier son fils ».
Bien qu’il s’agisse d’un banquet de mariage, l’atmosphère était empreinte de tristesse.
Un homme d’honneur ne devient pas gendre chez ses beaux-parents. Voir Wu Fan, vêtu de l’habit préparé par la famille de la mariée, prêt à quitter le village de Taoyuan, remplissait les cœurs de tous de peine.
Les villageois attendaient l’arrivée de la famille de la mariée, discutant entre eux.
« Cette femme doit être terrible, n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi viendrait-elle dans notre village pour trouver un mari ? »
« Elle est probablement infirme, aveugle ou boiteuse. »
« Ou peut-être que c’est une vieille femme laide qui n’a trouvé personne en ville et est prête à payer 45 000 dollars pour un mari ! »
« ... »
Peu après, une procession d’hommes et de femmes bien habillés apparut au bout du sentier de la montagne.
La famille de la mariée était arrivée !
« Wow, elle est magnifique ! » L’arrivée de la mariée provoqua une véritable agitation dans le petit village de montagne, laissant la plupart des gens stupéfaits.
La mariée, Lin Miao, était jeune, belle, grande, avec un visage délicat et une peau éclatante. Elle était une véritable beauté.
« Qu’est-ce qui se passe ? Je pensais qu’elle serait horrible ! Pourquoi une si jolie fille voudrait-elle épouser Wu Fan et en faire un gendre chez elle ? Il doit y avoir quelque chose qui cloche ! »
« Oui, c’est étrange. Elle est belle, riche, et en ville, elle pourrait facilement trouver un mari. Alors pourquoi choisir un gars de la campagne ? »
« Et en plus, elle paie ? Il y a anguille sous roche ! »
Les villageois murmuraient entre eux, incapables de croire qu’une telle situation était possible : non seulement la famille de la mariée offrait de l’argent, mais la mariée elle-même était aussi belle qu’une fée. C’était tout simplement trop inhabituel.
« Quelle misérable région, cette montée m’a presque tuée. Pauvre région, quelle malchance ! » Une femme au visage sévère jeta un regard méprisant à Wu Fan et sa mère.
« Chers beaux-parents, prenez bien soin de Wu Fan une fois qu’il sera avec vous… » Meng Jiangmei, les larmes aux yeux, s’approcha humblement, essayant de sourire.
Hu Xiaoying, la mère de Lin Miao, leva le nez, ne daignant même pas regarder Meng Jiangmei, son visage exprimant un profond dégoût. « Ne m’appelle pas ainsi ! Wu Fan épouse ma fille Lin Miao ; cela n’a rien à voir avec vous, misérables. Ne pensez pas que nous sommes devenus des parents. Ne venez pas nous voir pour mendier ! »
Sur ces mots, elle se tourna brusquement et cria : « Amenez la mariée ! »
Le cœur lourd, Wu Fan jeta un dernier regard à sa mère et aux villageois, qui ne montraient aucune joie. Il jura en silence : « Un jour, je rendrai le village de Taoyuan prospère. Tous les villageois vivront mieux et ne seront plus jamais méprisés par les citadins ! »
La famille Lin était en pleine effervescence, avec tambours et gongs, lanternes et bannières pour célébrer l’arrivée de Wu Fan, rendant l’atmosphère extrêmement joyeuse.
Wu Fan se demandait pourquoi une si belle femme avait accepté de l’épouser et quand le village de Taoyuan deviendrait suffisamment prospère pour que personne ne manque plus jamais d’argent pour se soigner.
Alors qu’il se perdait dans ses pensées, il se retrouva ivre sans même s’en rendre compte.
« Viens, mon mari, allons dans notre chambre nuptiale ! » Lin Miao, les joues légèrement rougies, l’enlaça tendrement et murmura à son oreille.
- Writer
