Pippa. – Je croyais que vous alliez me confier quelque grand secret. Nanna. – Que sais-je, moi ? L’infection qui est leur maladie me faisait hésiter à t’en parler. Mais sais-tu ce qu’il en est ? Les gros gains ramassés par les gens qui vont sur mer, c’est au risque d’aller ramer sur les galères, au risque des Catalans, au risque de se noyer, de tomber entre les mains des Turcs, de Barberousse, de voir le vaisseau s’effondrer, de manger du pain sec et plein de vermine, de boire de l’eau et du vinaigre, et de supporter mille autres misères, à ce que j’ai entendu dire. Si celui qui va sur mer ne s’inquiète ni du vent, ni de la pluie, ni de ses fatigues, pourquoi une courtisane ne se moquerait-elle pas de la puanteur des juifs ? Pippa. – Vous faites des comparaisons on ne peut plus jolies. M