CHAPITRE X Un premier jour de vente Rien de plus drôle que l’empressement des commères de Sainte-Foy lorsqu’elles surent que la fruiterie de Madeleine était ouverte ; chacune eut besoin d’acheter quelque chose, et comme cependant on ne voulait pas risquer une forte somme pour satisfaire sa curiosité, on tomba sur le persil, sur l’échalote et sur l’oignon. La mère Nicaise arriva juste au moment où, pour la première fois, la petite marchande achevait à grand-peine son étalage. « Eh bien, Madeleine, tu vas donc faire des affaires ? – Mais oui, mère Nicaise, avec vous, j’espère ; allons, vous allez m’étrenner. Qu’est-ce qu’il vous faut, mère Nicaise ? – Combien ton melon ? – Deux francs cinquante, et je ne surfais jamais. Du reste, il n’est pas cher, c’est du beau et du bon, ça vient de