CHAPITRE VIII L’histoire de la nourrice Il y avait déjà quatre jours que la mère et la fille ne s’étaient parlé, si ce n’est pour les actes de la vie extérieure. Blanche avait le cœur bien malade et demandait avec un regard navrant qu’on voulût bien l’aimer comme autrefois. Sa chère maman, qui souffrait encore plus qu’elle, se laissa vaincre, et le soir de ce quatrième jour, au moment où le soleil se couchait, elle reçut Blanche sans froideur, demeura seule avec elle dans sa chambre, et lui dit doucement en la voyant pleurer : « Ma fille, je veux avoir confiance en toi. » Ce mot pénétra jusqu’au cœur de la suppliante ; elle tomba aux genoux de sa mère, lui baisa les mains, et la remercia avec l’effusion la plus vraie de la reconnaissance. « Pour te prouver ma confiance, reprit graveme