CHAPITRE XVIII Mademoiselle Stéphanie La vieille Nanette est assise dans son grand fauteuil ; elle tricote tout en fredonnant un refrain qui bien sûr date de soixante ans. Elle a rajeuni, Nanette, tout le monde le dit, elle-même le pense, bien qu’elle n’en convienne pas. C’est que chez les vieillards le bonheur allège le poids des années, et la nourrice est beaucoup plus heureuse maintenant qu’elle voit la paix régner à l’intérieur, et sa chère Athénaïs se rattacher aux ineffables joies de l’amour maternel. « Allons, dit-elle à demi-voix, car elle parle volontiers toute seule, allons, nous y voilà : ma petite Blanche a compris l’histoire de sa chère maman : cette fois, du moins, je n’ai pas prêché dans le désert, elle est devenue meilleure et d’ici à quelques années ce sera le portrait