10.
J’étais de retour au travail, j’avais décidé de me plonger dans le travail pour essayer d’oublier un peu tout ce qui m’arrivait, j’étais passé de femme célibataire à mariée à un vrai cochon, et rien que d’y penser j’étais plus que dégoûtée après tout je finirais bien par m’en débarrasser
-Jenny s’il te plait tu peux vérifier la commande de Monsieur Charles ?
-ton client capricieux là ?
-oui lui là même il a commandé des cartons de cartouches à encre et deux ordinateurs, l’entreprise qui a saisi le bon d’achat est en partenariat avec nous donc il faut s’assurer qu’ils ont déjà entamé la livraison parce que la marchandise doit être arrivée chez lui dans quatre jours c’est son délai de livraison
-il avait déjà réglé ses comptes avec la comptabilité ?
-déjà oui il faut juste un suivi sur la livraison et j’ai besoin de tes services pour ça car j’ai trois autres dossiers à traiter si tu peux m’aider un peu
-d’accord passe-moi le dossier complet je m’en occupe
-merci
-en même temps tu nous as manqué ici je me sentais un peu seule avec ces machines et toi à l’autre bout de la ville
-je n’en doute pas dis-je en tapant quelques notes sur le dossier avant de le lui envoyer
-alors raconte ma belle c’était comment ?
-pas mal je préfère en parler plus tard
-ah mama mets-moi à jour seulement
-que veux-tu que je te dise je suis allée au village et j’ai vu ma famille
-tu as fait la paix avec ton père ?
-pas vraiment c’était plutôt froid et sans intérêt
-mais tu ne veux pas tout me dire ?
-on parlera à la pause
-ah toi là oh tu joues à la mystérieuse hein
-…
Je me replongeais donc dans le travail quand mon téléphone sonna, c’était un numéro inconnu, qui cela pouvait-il être ?
-allô ?
-Bonjour Mademoiselle
Cette voix ! je la reconnaitrais même les yeux fermés mais je voulais en être sûre
-à qui ai-je honneur ?
-Yannick
Mais ce mec est un vrai malade ?
-je peux savoir où tu as eu mon numéro ?
-je vais bien aussi merci, il faut qu’on parle je crois qu’on est parti d’un mauvais pied donc je suggère qu’on asseye autour d’un verre pour parler plus calmement
-je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi quoi tu te rabaisse maintenant à appeler une simple villageoise ?
-Cassie je viens en paix et là tu me chauffes les nerfs ?
-ah ! mais je vois que tu t’es souvenu de mon nom ?
-enfin bref je peux te voir ?
-on va parler de quoi ? tu es gonflé vraiment ! tu trafique je ne sais quoi pour avoir mon numéro et tu oses m’appeler comme si nous étions des amis ?
-je te signale que d’après mes parents tu es ma femme ?
-non mais laisses-moi rire hein je suis ta femme depuis quand ? tu as oublié que ta femme vit en Europe et qu’elle t’attend là-bas ? faut pas me fatiguer avec tes bêtises à la c*n que tu penses que je vais aussi te l****r les pieds ? non mais regardez-moi ça !
-ne me parle pas sur ce ton ! je ne suis pas
Clic je raccrochais sans lui laisser le temps de me fatiguer les oreilles avec ses idioties non mais pour qui il se prend ce c*****d !
-Cassie ça va ? me demanda Jenny qui avait tout entendu
-ça va je vais bien reprenons le travail
-mais tu criais comme si on t’avait énervé
-ça va je te dis
-…
Ça n’allait pas à vrai dire, à peine avais-je retrouvé un peu de calme que déjà il venait gâter ma journée, j’essayais de me replonger dans le travail mais je n’y arrivais pas, je jetais un coup d’œil à la montre, il était plus de midi déjà, je méritais de prendre une pause et souffler un peu
-viens Jenny dis-je alors, descendons manger j’ai un petit creu
-d’accord je te suis
Elle me suivit d’un pas assez rapide tellement je marchais vite, je ne savais même pas où j’allais je savais juste que j’avais besoin de respirer Seigneur de l’air
-marche doucement s’il te plait j’ai des talons hein je vais même me casser le visage et puis pourquoi on ne prend pas seulement la voiture ?
-parce que marcher c’est bien et puis le restaurant est juste à côté
-eh ma belle calme-toi pardon
-pff… excuse-moi ma chérie, je ralentissais un peu et l’attendais avant d’entrer dans le restaurant
On avançait et prenait une table loin au fond j’avais besoin d’isolement, dès que je m’assis je demandais un verre d’eau à la serveuse elle était très aimable et me l’apporta quelques minutes plus tard
-merci beaucoup mademoiselle vous êtes aimable
-je vous sers quelque chose à manger ?
-oui ma chérie moi je vais prendre un atiéké poisson avec une Heineken il fait chaud mama une bonne bière
-d’accord ma sœur, et pour vous ?
-ah ma chérie moi je vais prendre du poulet avec du riz je n‘ai même pas très faim en plus et puis une autre bouteille d’eau j’ai trop soif
-Cassie tu vas finir toute la bouteille d’eau ? Tu fais une course ou quoi ?
-apporte moi une autre bouteille d’eau seulement ma chérie
-bien madame, puis elle s’éloigna…
-Cassie tu es sûre que ça va ma chérie ?
-non ça ne va pas Jenny j’ai un gros problème
-quoi quelqu’un est mort au village ? ton papa vient en ville ?
-même pas c’est pire que ça
-comment ça ?
-Jenny je suis marié
-hein ? pardon je n’ai pas bien compris tu peux répéter un peu pour voir ?
-je suis mariée Jenny
Elle me regarda comme si je devenais folle
-regarde il fait chaud ici il ne faut pas raconter des choses comme ça même pour rire c’est pas drôle je te dis, que tu as eu mari là où ? donc tu as dormi tu t’es réveillée et tu es mariée ?
-en gros c’est ç, je suis maréeet moi-même je n’y crois toujours pas
-attends une seconde, je vais prendre mon verre d’abord, elle avala son verre d’un trait et me fixa mais cette fois sérieuse et dépassée… Toi tu es mariée ?
-oui
-et tu es mariée depuis quand ?
- je ne sais même pas mais mon père m’a fait doté quand j’étais encore enfant et je l’ai su quand je suis rentrée
-il t’a doté c’est-à-dire c’est un mariage arrangé ?
-oui dis-je c’est un mariage arrangé
-eh ma chérie je suis choquée
-Jenny je ne sais même pas comment me sortir de là
-attends si tu es marié donc celui qui t’a appelé c’était ton mari ?
-oui… j’avais envie de pleurer
-vraiment je suis désolée ma chérie, tu semblais vexée qu’il t’appelle on dirait qu’il est sauvage hein
-…
-je n’aimerai pas être à ta place avec tout ça c’est beaucoup d’informations en même temps
-je suis dépassée et je ne veux pas de lui il est très impoli et orgueilleux
-en fait ce qui m’étonne c’est que toi qui a l’habitude d’avoir des relations libres tu te retrouves coincé avec un mari vraiment ma chérie je compatis
La serveuse arriva avec les plats, j’avais tellement faim que je me jetais sur mon poulet comme une affamée, j’étais concentrée sur mon assiette quand mon téléphone sonna, j’avais reçu un message c’était Christ, il voulait me voir ce soir je le téléphonais donc pour accepter sa visite avec tout ce que je vivais un peu de compagnie ne me ferait pas de mal
-salut Christ
-oui Cassie ça va ma belle ?
-bien merci j’ai reçu ton message tu peux passer ce soir à la maison
-ah enfin tu acceptes que je vienne te rendre visite
-oui passe à 20h si tu peux
-j’y serais…
Clic…
-Cassie tu es mariée et tu demandes à un homme célibataire de passer chez toi le soir ?
-j’ai besoin d’un peu de compagnie
-ce n’est pas un peu dangereux ? tu sais très bien qu’il te courtise depuis longtemps il ne va pas te sauter dessus ?
-ne t’inquiète pas pour moi on va juste parler je dois évacuer mon stress
-humm en tout cas s’il te force appelle moi seulement oh
-mangeons seulement…
Je remettais mon nez dans mon assiette quand mon téléphone sonna de nouveau, c’était un autre message et cette fois d’un numéro, je me baissais donc pour lire le message:
« Je veux te voir que tu le veuilles ou non, saches que nous devons parler et pas nous insulter comme des sauvages, donne-moi ton adresse pour que je passe chez toi et surtout ne me fais pas faux bon j’ai horreur de perdre mon temps… Yannick »
Non mais ! celui-là se prend hein ! il m’écrit un message pareil et il pense que je vais lui répondre ? non mais il n’a pas encore croisé comme je suis villageoise là il saura !
Je supprimais son message et finissais mon repas