Frédéric poussa un profond soupir. Son espoir cessait de se débattre dans l’agonie ; son espoir n’était plus. Il tendit sa main gauche à Chérie, et de la main droite il la couvrit de son épée. – Mes frères, vous avez juré ce matin que Chérie serait heureuse… Ceux qui ont été avant nous dans l’université de Tubingue ont fait un autre serment, ils l’ont tenu… Je veux tenir comme eux le serment que j’ai fait… Je veux combattre, fût-ce même contre vous, pour le bonheur de Chérie ! Chérie passa ses deux mains sur son front ; elle semblait chercher sa pensée fugitive. – Chérie ! Chérie !… répétaient les étudiants, nous abandonnez-vous pour suivre notre ennemi ?… Chérie se disait : – Comme il plaide la cause de mon malheur !… Ah ! s’il m’aimait, laisserait-il tomber son épée de ce côté de l