Depuis un mois la passion du méchant enfant, qui ne savait quelle chose s’imaginer, était d’avoir un singe. Un bateleur qui était passé à Rogliano, et qui avait plusieurs de ces animaux dont les exercices l’avaient fort réjoui, lui avait inspiré sans doute cette malheureuse fantaisie. — On ne trouve pas de singe dans nos bois, lui dis-je, et surtout de singe enchaîné ; avoue-moi donc comment tu t’es procuré celui-ci. Benedetto soutint son mensonge, et l’accompagna de détails qui faisaient plus d’honneur à son imagination qu’à sa véracité ; je m’irritai, il se mit à rire ; je le menaçai, il fit deux pas en arrière. — Tu ne peux pas me battre, dit-il, tu n’en as pas le droit, tu n’es pas mon père. Nous ignorâmes toujours qui lui avait révélé ce fatal secret, que nous lui avions caché cep