XII Une soirée du grand monde Voici quelques passages de la lettre du vieux Marcomir : « … Va voir le duc de Marciano. C’est un ami qui peut te servir sans qu’il ne lui en coûte rien, ce qui est la manière la plus agréable et la plus sûre de rendre service à son prochain. Que ta jeune fierté ne se révolte pas des services qu’il peut te rendre. Je n’attends pas de lui qu’il te fasse nommer préfet ou quelque chose de pareil, mais qu’il t’introduise dans un monde où tu dépouilleras peu à peu ta coque d’étudiant et de provincial. La province, mon cher enfant, a plusieurs belles vertus, mais elle a le vice affreux d’être sèche, dure et épineuse comme l’enveloppe des châtaignes. En un mot, elle n’est pas aimable, et, pour n’en citer qu’un exemple, ta mère, la femme du monde que je respecte le