PréfaceÀ MONSIEUR THÉODORE DABLIN, NÉGOCIANT.
Au premier ami, le premier ouvrage.
DE BALZAC.
Cet ouvrage est mon premier, et lent fut son succès ; je ne pouvais le protéger d’aucune manière, occupé comme je le suis de la vaste entreprise où il tient si peu de place. Aujourd’hui, je ne veux faire que deux remarques.
La Bretagne connaît le fait qui sert de base au drame ; mais ce qui se passe en quelques mois fut consommé en vingt-quatre heures. À part cette poétique infidélité faite à l’histoire, tous les évènements de ce livre, même les moindres, sont entièrement historiques ; quant aux descriptions, elles sont d’une vérité minutieuse.
Le style, d’abord assez entortillé, hérissé de fautes, est maintenant à l’état de perfection relative qui permet à un auteur de présenter son ouvrage sans en être par trop mécontent.
Des Scènes de la vie militaire que je prépare, c’est la seule qui soit terminée, elle présente une des faces de la guerre civile au dix-neuvième siècle, celle de partisans ; l’autre, la guerre civile régulière, sera le sujet des VENDÉENS.
Paris, janvier 1845.