Jeanne se sentait tellement heureuse qu'elle avait grand-peine à ne point jeter des cris d'allégresse. Ils repartirent et commencèrent à descendre, en contournant le golfe de Sagone. Vers le soir, ils traversèrent Cargèse, le village grec fondé là, jadis, par une colonie de fugitifs chassés de leur patrie. De grandes et belles filles, aux reins élégants, aux mains longues, à la taille fine, singulièrement gracieuses, formaient un groupe auprès d'une fontaine. Julien leur ayant crié «Bonsoir», elles répondirent d'une voix chantante dans la langue harmonieuse du pays abandonné. En arrivant à Piana, il fallut demander l'hospitalité comme dans les temps anciens et dans les contrées perdues. Jeanne frissonnait de joie en attendant que s'ouvrît la porte où Julien avait frappé. Oh! c'était bie