Je prends une profonde respiration et souffle un bon coup, dès que je mets les pieds en dehors de cette maison d'édition. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, mon cœur est rempli de plusieurs émotions à la fois. Ce sentiment qui ne me quitte plus depuis deux ans, le fait de revenir dans ses locaux, dans son bureau, mon cœur se brise une nouvelle fois et tous mes souvenirs avec Franck sont présents plus que jamais. Mais j'ai aussi cette sensation agréable, ce monsieur Miller envahit encore une fois mes pensées, et je ne peux plus me voiler la face, il me plaît énormément et je regrette presque qu'il soit un homme marié.
Lilou réveille toi, tu ne vas pas dormir devant les portes de cette entreprise. Je sors de mes pensées dès que j'entends la porte derrière moi s'ouvrir, je me retourne pour jeter vite fait un coup d'œil, pourquoi c'est lui que j'espérais voir, tu es vraiment pathétique ma pauvre Lilou. Tu oublies vite que ce mec la seule chose qui l'intéresse, ce sont de loin tes compétences professionnelles, et encore moins ton cœur, non au contraire une fois qui l'aura eu ce qu'il veut de toi, il te jettera comme une vieille chaussette.
***
Mon portable sonne, je me précipite pour répondre, je n'espère pas avoir une réponse aussi rapide de monsieur Miller, mais on ne s'est jamais.
Un soupir de déception se laisse échapper de ma bouche quand je vois qu'il ne s'agit que de mon frère, il doit sûrement vouloir que je lui confirme que je serais bien là ce soir pour le service.
Je regarde ma mère, ça m'ennuie un peu de lui laisser encore Emy, elle a déjà eu pratiquement toute la journée et à ce que je remarque depuis que je suis arrivée, elle n'est pas de tout repos. Je ne sais pas ce qu'il lui prend, mais ma fille a de l'énergie à revendre, je ne sais pas si je vais arriver à suivre son rythme si jamais monsieur Miller se décide à m'embaucher.
- c'est Damien, dis-je en fouillant dans mon téléphone.
- j'ai remarqué, ton sourire s'effacer quand tu as attrapé ton téléphone, il y a un problème? Si c'est pour ton travail, ne t'inquiète pas, je suis sûre que tu vas l'avoir, je crois en toi Lilou.
- je ne sais pas, je me demande si c'est une bonne idée que je travaille dans l'entreprise de Franck, j'affirme en regardant Emy.
- tu veux que je me répète encore et encore? Et puis je te rappelle que ce n'est plus l'entreprise de Franck! Tu veux que je te rappelle les dettes qu'il t'a laissé à cause de cette maison d'édition?
Encore une fois, ma mère a raison, je ne préfère pas répondre et continuer de regarder un peu tout et n'importe quoi sur mon portable, et je vois le numéro de téléphone qui m'a appelé ce matin. Je me demande s'il s'agit de son numéro personnel ou celui de l'entreprise, mais je ne sais pas pour quelle raison, je l'enregistre au nom de "Sean".
- Emy m'a encore parlé de sa nouvelle amie.
- Emy n'a pas trouvé mieux que d'aborder le nouveau patron de Porter Books, réponds-je en poussant un soupir
- elle a plutôt bien fait non?
- oui, sauf que...
Je préfère ne pas finir ma phrase, ma mère n'a certainement pas besoin de savoir que depuis ce jour-là, ce mec hante mes pensées, mes rêves et qu'il me plaît trop, beaucoup trop pour que je continue de le voir. Mais j'ai aussi besoin de ce travail, ma pauvre Lilou, tu n'es pas sortie de l'auberge, il faut vraiment que tu te reprennes en main, cet homme sera juste ton patron s'il t'embauche point final.
- je me trompe où il ne te laisse pas indifférente, me dit ma mère avec un large sourire.
- tu te fais des idées maman!
- ta fille apprécie beaucoup ce monsieur, elle pense vraiment qu'il va devenir son papa.
- combien de fois je vais devoir avoir cette discussion avec elle! Maman, cet homme, est marié, tu me vois être la maîtresse de mon futur patron? Non, alors Emy et toi allez arrêter de vouloir me caser avec le premier venu! réponds-je en haussant la voix.
Je me lève de ma chaise, cette conversation commence à m'énerver et de plus Emy, n'a pas l'air de vouloir comprendre que le père de sa nouvelle copine, ne sera jamais son père, elle en a déjà un et il est hors de question qu'un autre homme ne le remplace.
Ma mère ne répond plus rien, je me disais aussi qu'Emy ne lui a pas précisé que sa copine a une maman.
- tu es sûre de pouvoir garder Emy, jusqu'à demain matin?
- oui, ne t'inquiète pas Lilou, par contre ne soit pas trop dure avec Emy, me dit-elle d'une voix calme.
Pas trop dure, j'essaye de ne pas l'être, mais ma fille commence à dépasser les bornes, si ça continue, elle va crier qu'elle va avoir un nouveau papa, à sa maîtresse et ses camarades de classe. Je ne me sens déjà pas à l'aise quand je vais la récupérer, le regard des autres parents seront encore plus braqué sur moi.
- je vais aller lui dire au revoir!
Je monte l'escalier et m'avance tout doucement vers la chambre de ma fille, en ouvrant la porte, je la vois entrain de jouer avec ses poupées, et je ne sais pas pourquoi mon cœur se serre. Elle n'a pas l'air triste, mais je me sens coupable qu'elle ne puisse pas aller jouer avec sa nouvelle amie, je sais que si monsieur Miller m'embauche, je vais avoir un peu moins de temps à lui consacrer, j'espère juste qu'elle ne m'en voudra pas et qu'elle comprendra que je fais tout cela pour elle, pour son avenir.
- coucou mon cœur.
- oh ! Maman! s'exclame-t-elle joyeusement.
Elle se lève et court vers moi, je la porte et la serre contre moi. J'ai cette douleur qui m'envahit le cœur, je ne l'avais jamais eu jusqu'à maintenant pourtant, ce n'est pas la première fois que je la laisse chez ma mère pour une nuit. Ce soir j'ai mal, mon cœur n'a pas envie de la laisser, j'aimerais la garder blottis dans mes bras et profiter d'elle.
- tu vas travailler maman?
- oui, tu seras sage Emy, tu me le promets?
- oui promis maman!
- humm je ne sais pas pourquoi je ne te crois pas, réponds-je en faisant un sourire.
- si je suis sage demain, on pourra aller voir Sarah?
- je n'aime pas trop le chantage Emy, tu le sais! Dis-je en haussant la voix.
Je la pose sur ses jambes, et elle baisse la tête avant d'aller retrouver ses poupées, et voilà encore une fois, je me sens coupable d'avoir haussé la voix.
- mon cœur vient me voir s'il te plaît.
Je m'assois sur son lit, et lui tends la main pour qu'elle vienne vers moi, ce qu'elle fait sans hésitation, puis je l'installe confortablement sur mes genoux en déposant un petit bisou sur son front.
- le papa de Sarah, je t'ai expliqué qu'il avait déjà une amoureuse, alors si tu veux vraiment continuer à t'amuser avec ta copine, il faut que tu arrêtes de croire qu'il sera un jour ton papa, tu as déjà un papa Emy.
- maman, c'est grave si je ne me souviens pas de mon papa?
Mon cœur se brise à cet instant, je me retiens de ne pas verser une larme. Elle était si petite, comment j'ai pu penser un instant qu'elle se souviendrait de son père toute sa vie. Je m'en veux terriblement, ma mère a raison, ma fille a besoin d'un père, il est peut être temps que j'essaye de tourner la page, et reprenne ma vie en main.
- non, mon cœur, ce n'est pas grave, réponds-je en lui caressant ses cheveux châtains
Je la serre contre moi, et je laisse échapper une larme qui finit son chemin sur mes lèvres, je m'essuie la joue avant que ma fille ne puisse s'apercevoir de ma tristesse.
- je dois y aller mon petit cœur.
- je serais sage maman, dit-elle avec un grand sourire.
- si tu veux que le père Noël te gâte cette année, tu as plutôt intérêt, réponds-je en souriant.
- quand est-ce qu'on pourra aller faire du patin? Sarah pourra venir?
- dans 3 semaines, et je ne sais pas, il faudra demander à son papa.
- ok tu lui diras hein maman?
Je lui fais un immense sourire qui veut dire "oui", je ne sais pas si je trouverais le courage, surtout si monsieur Miller devient mon patron, mais pour le bonheur de ma fille, je devrais le trouver.
J'embrasse une dernière fois Emy, et quitte la maison de ma mère pour rentrer chez moi, me changer vite fait. Un jean et le tee-shirt du bar de mon frère suffisent amplement et surtout des ballerines sinon au bout d'une heure, je ne serai plus dans la capacité de servir un seul client assoiffé.
***
La soirée se passe plutôt bien, je ne vois pas trop le temps passer. Généralement, mon frère a toujours besoin que je vienne l'aider le week-end, le bar est plein à craquer. Je cours dans tous les sens, et les pourboires sont assez généreux ce soir.
De temps en temps il m'arrive de prendre 5 minutes pour sortir prendre l'air et m'asseoir un peu, mais ce soir je ne sais pas ce qui se passe c'est impossible, ça n'arrête pas de rentrer et de sortir.
Et puis il y a beaucoup d'hommes, même trop à mon goût et certains commencent à être plus que lourd, mon frère prend souvent ma défense en leur disant que je ne suis là que pour les servir, mais ils n'ont pas l'air de comprendre. Heureusement, d'ici une heure, on termine le service parce que je suis à deux doigts de me défouler sur l'un d'entre eux, j'aime rendre service à mon frère, mais il me tarde vraiment d'avoir un boulot un peu plus tranquille. Quoique je ne sais pas si de bosser juste à côté d'un patron hyper sexy sera de tout repos également, et voilà ce mec envahit encore une fois mes pensées.
- Lilou, tu peux prendre la commande de la 7, s'il te plaît
- oui, j'y vais!
Je me retourne, mais quand je vois qu'il s'agit d'un des clients habituels qui vient toujours dans l'espoir que je finisse chez lui, je suis moins enthousiaste, pourtant mon frère le connaît et il sait qu'il ne se gêne pas pour me tripoter quand il a un peu trop bu. Je tourne à nouveau la tête vers le bar, dans l'espoir que Damien demande à Mandy une autre serveuse d'y aller à ma place, mais il court dans tous les sens et je pense qu'il n'a même pas fait attention à la personne qui se trouve à la table où je dois aller prendre la commande avec la boule au ventre.
Je m'avance d'un pas hésitant et arrive à la table, bien évidemment le regard de ce lourdaud ne met pas longtemps à me reluquer de la tête aux pieds.
- humm Lilou, toujours si ravissante.
- bonsoir, vous voulez boire quoi?
Je ne préfère pas rentrer dans son jeu, ce mec, j'ai m'impression que, plus, je l'envoie balader plus, il revient à la charge.
- euh... tout dépend de ce que tu as à m'offrir, me réponds t-il en regardant ma poitrine.
- la maison n'offre rien! Bon si vous ne voulez rien boire, je vous invite à laisser cette table libre pour des clients qui veulent consommer! j'affirme sèchement.
- Lilou, Lilou, si tu savais ce que tu pourrais m'offrir, je suis sûre que tu rêves que je m'occupe ton joli petit cul!
Je ne sais pas ce qui me retient de ne pas gifler cette pourriture, je ne supporte plus son langage, ses réflexions, je suis à deux doigts de craquer, j'ai qu'une envie, c'est de partir de ce bar et de rentrer chez moi au calme loin de ces hommes qui traitent une femme comme un morceau de viande.
Je retourne en direction du bar, quand on me retient par le bras, non, mais il ne va jamais lâcher l'affaire et me laisser tranquille, je regarde si mon frère assiste à la scène pour qu'il vienne m'aider à y mettre un terme mais non il est bien trop occupé à servir des clients au bar.
- Lilou, tu n'as pas pris notre commande!
- je vais demander à quelqu'un d'autre de vous servir!
Je reste de dos, et essaye de me défaire de son emprise, mais il me serre fermement le bras et me retourne face à lui, encore une fois, ses mains viennent se poser sur moi, et j'en lâche mon plateau des mains.
- c'est toi que je veux!
Mon dieu son haleine est horrible, il empeste la bière et le tabac froid à des kilomètres, plus il rapproche son visage du mien, plus j'ai envie de vomir.
- lâchez moi! je crie en me débattant.
- j'adore quand tu t'énerves Lilou, affirme t-il en essayant de m'embrasser.
Je me débats mais il me maintient fermement et il rapproche encore plus près sa bouche de la mienne, il ne remarque même pas le dégoût que je porte sur son visage.
- lâchez la!
Cette voix, mon dieu, ce n'est pas possible, elle est encore une fois dans ma tête ou c'est la réalité. Si c'est le cas, comment t a-il trouvé le bar de mon frère, est-il là dans le pur des hasards, ou dans le seul but de me voir? Pourquoi mon cœur s'emballe-t-il comme ça, au son de sa voix? Lilou, réveille toi, tu ne peux pas, cet homme n'est pas pour toi!
- je vous ai demandé de la lâcher! Répète t-il en haussant encore plus la voix.
Même de dos, je sens son parfum, et l'intonation de sa voix, vite que cette pourriture me lâche pour que je puisse poser mon regard sur lui.
Je vois de la colère dans les yeux de cet homme qui me harcèle depuis que j'ai commencé à travailler dans le bar de mon frère, puis il desserre sa main de mon bras et je peux enfin faire un pas en arrière, pour me détacher de ce malade.
Je percute une personne, un torse, mon dieu, il était juste derrière moi, une bouffée de chaleur s'empare de mon corps dès que je sens l'une de ses mains se poser sur le bas de mon ventre et qu'elle me rapproche encore plus près de son torse qui a l'air d'être musclé.
- il vous a fait du mal? me chuchote-t-il.
- non, non ça va aller, merci.
J'aurais pu lui dire, que ce mec me fait vivre un véritable enfer depuis des mois, mais je préfère atténuer les tensions, je n'ai pas envie que mon futur patron connaisse les problèmes de mon quotidien.
Mon harceleur repart sans dire un mot s'asseoir à sa table, et un soupir de soulagement sort du plus profond de moi. J'hésite quelques secondes à me retourner, j'ai honte de la scène qui vient de se passer, mais j'ai besoin de savoir s'il est là dans le pur des hasards ou pas.
- je n'apprécie pas trop que vous travaillez dans cet endroit Lilou, me murmure-t-il à l'oreille.
Je me défais de son étreinte, même si mon corps me dit de rester dans ses bras, mon cœur et ma tête, me dit de m'éloigner de cet homme. Et puis pour qu'il se prend pour me dire qu'il n'apprécie pas le lieu où je travaille, il est loin d'être mon père ou mon mec.
- monsieur Miller, j'espère que vous êtes dans ce bar dans le pur des hasards! je suppose sèchement en me retournant face à lui.
- je vais être franc, j'avais envie de vous voir Lilou.
- très bien, je vous remercie de m'avoir aidé à me débarrasser de ce pot de colle, vous m'avez vu maintenant, vous pouvez partir!
- je viens de vous aider et c'est comme ça que vous me remerciez?
- je ne vous ai rien demandé!
- c'est vrai, mais je ne supporte pas qu'un homme pose ses mains sur vous!
- monsieur Miller.....
- humm Lilou...
Il colle son torse contre ma poitrine, pourquoi je n'arrive pas à reculer, son regard plongé dans le mien me fait perdre tout contrôle, et je le laisse poser sa main dans le bas de mon dos, et il me rapproche encore plus près de lui. Je ne pense plus, je ne réfléchis plus, ma respiration s'accélère quand sa bouche se rapproche dangereusement de la mienne, cela fait si longtemps que je n'ai pas ressenti cette sensation que j'ai l'impression de redécouvrir, le désir que me procure un homme.
- j'avoue que quand vous prononcez mon nom, vous me faites un effet de fou, mais en dehors de mon bureau, je préfère que vous m'appeliez Sean.
- en dehors de votre bureau? Je répète étonné par ses propos.
- vous commencez dès lundi chez Porter Books.
- c'est vrai? Ce n'est pas une blague?
- j'ai l'air de blaguer Lilou?
- oh! mon dieu, merci!
Je ne me contrôle pas et dans l'euphorie de cette bonne nouvelle, je lui saute dans les bras en m'agrippant à son cou, et dépose un b****r sur sa joue. Mon cœur reçoit un coup de décharge à ce contact, et je me recule. Je rougis quand je vois un sourire se former sur ses lèvres, sa bouche qui m'attire de plus en plus, je crois que je suis entrain de complètement craquer sur mon patron, pourquoi faut-il qu'il soit marié. Je suis heureuse d'avoir ce travail, mais j'ai peur d'y laisser mon cœur si je me rapproche encore plus de lui, je ne peux plus me voiler la face, il s'agit bien plus qu'une attirance physique.
- vous me plaisez énormément Lilou, affirme t-il en me regardant dans les yeux.
- monsieur... Pardon Sean, je veux être sûre que c'est pour mon travail que vous m'offrez la chance d'intégrer votre maison d'édition.
- bien évidemment!
J'ai du mal à le croire, quand je vois du désirs dans son regard, mais parce que j'ai vraiment besoin de ce travail j'ai envie de lui faire confiance.
- alors tout va bien, je vous remercie infiniment, je vais enfin pouvoir offrir le plus magnifique des Noëls à ma fille, réponds-je avec un immense sourire.
- d'ailleurs, je voulais savoir si vous avez prévu quelque chose ce week-end?
- je vais rester chez moi, avec Emy, j'ai envie de profiter un maximum d'elle, avant de commencer mon travail chez vous.
Je vais assez le voir la semaine, et je ne veux pas que mes sentiments pour lui grandissent, je sais que je suis entrain d'en tomber amoureuse, et je ne peux pas. C'est la première fois, depuis le décès de Franck qu'un homme arrive à me le faire oublier pendant quelques instants, et j'ai peur de l'effacer de ma mémoire si je passe plus de temps avec Sean.
- s'il vous plaît, j'ai envie de passer du temps avec vous, et ma fille me harcèle pour voir la vôtre!
- je ne peux pas, je suis désolé, puis vous allez devenir mon patron, vous êtes marié, et moi....
- je ne vous ai pas proposé de passer la nuit dans mon lit, juste de passer une journée en ma compagnie et celle de ma fille.
Je tourne la tête vers le bar, j'avais complètement oublié que je suis censé travailler, cet homme me perturbe beaucoup trop, et il est temps que j'arrête tout cela, il faut que nos relations restent purement professionnelles à partir de maintenant.
- je dois y retourner, je vous souhaite une bonne fin de soirée à lundi.
-attendez Lilou!
Il me retient par le bras, nos regards se croisent une nouvelle fois, et mon corps a de nouveau cette chaleur qui s'en empare. Mon regard sans le vouloir se pose sur ses lèvres puis je le dérive pour contempler mes pieds.
- non, rien... à lundi.
Il dépose un b****r sur ma joue, et part sans se retourner une dernière fois. Mon cœur frappe tellement fort, que je crois qu'il va sortir de ma poitrine, et il fait trop chaud. Je reste quelques secondes planter là au milieu de la foule et finis par reprendre mes esprits. Du moins j'essaye de continuer mon service, mais plus dur à dire qu'à faire, car Sean hante encore plus mes pensées et j'ai du mal à me concentrer.