Chapitre 5

2453 Words
Pourquoi faut-il que l'on m'empêche de finir mes rêves? On est dimanche, je ne vois pas qui peut bien venir sonner chez nous, et quand j'ouvre un œil pour regarder l'heure, je me frotte les yeux deux fois pour réaliser qu'il est seulement 8H du matin. Si jamais c'est ma mère, elle va pouvoir rester derrière la porte, je ne compte pas sortir de mon lit. Depuis vendredi soir, il me tarde qu'une chose c'est que le week-end se déroule vite, pour embaucher chez Porter Books. Je n'en reviens toujours que Sean soit venu jusqu'au bar de mon frère pour m'annoncer cette bonne nouvelle, au début je pensais l'envoyer balader, même s'il m'a aidé à me débarrasser d'un pot de colle, ça ne lui donne pas le droit de s'initier dans ma vie, et à partir de demain, j'espère qu'il en prendra encore plus conscience vu qu'il sera officiellement mon patron. Mais quel patron, ahhhh ma Lilou tes rêves ne suffisent pas, que tu penses encore à lui, ce mec t'a envoûté, mais tu dois te ressaisir, tu ne dois pas craquer. Ça continue d'insister à la porte, j'entends des petits pas se rapprocher, et le plus magnifique des visages apparaît et vient se glisser sous ma couette. - Maman, quelqu'un m'a réveillé, dit-elle d'une petite voix. - moi aussi, mon cœur, on va le laisser se fatiguer. - c'est peut-être Mami Diane, s'exclame-t-elle d'une voix un peu moins endormie. - Peut-être, je pense que je ne vais pas avoir le choix que d'aller voir. Je la serre dans des bras, et l'embrasse tendrement sur le front, puis me décide à me lever, je maudis celui ou celle qui est venu perturber ma nuit, et surtout qui ne m'a pas laissé finir mon rêve. J'enfile mon peignoir, et sors de la chambre, je n'ai pas à marcher beaucoup pour aller jusqu'à la porte d'entrée, mon appartement se visite en quelques secondes. Il y a un petit salon qui ne peut accueillir qu'un canapé, une minuscule table basse et un meuble pour la télévision, un petit coin cuisine juste à coté, deux chambres à coté de l'une et de l'autre seulement un lit et une table de nuit peut s'y loger et pour finir une salle de bain avec une douche si petite que c'est impossible d'y envisager de prendre une douche à deux. Vivement demain, dès que j'aurais signé mon contrat d'embauche, je pourrais, peut-être, envisager de choisir un meilleur endroit pour vivre. J'ouvre la porte d'entrée, je m'apprêtais à sermonner la personne derrière, mais je reste bouche ouverte et surprise d'y voir un homme habillé d'un uniforme qui a l'air d'être celui d'un chauffeur, avec une casquette sur la tête, j'ai l'impression d'être dans un film ou peut-être que je dors toujours, et je suis encore dans mon rêve. L'homme se présente devant moi, je jette vite fait un coup d'œil derrière lui, il y a une immense voiture noire, une limousine, je n'y connais rien en voiture, mais à New York le nombre de ce genre de bolide est hallucinant. D'ailleurs, je crois que je suis vraiment encore entrain de rêver ou alors j'ai gagné au loto, euh non impossible je ne crois pas au hasard donc je n'y joue jamais. - mademoiselle Lilou Curtis? - madame Curtis, oui c'est moi. - je me présente, Carlos et je suis le chauffeur de monsieur Miller, il m'a demandé de venir vous chercher, ainsi que votre fille. - c'est quoi cette blague? - c'est loin d'être une blague, madame Curtis, réponds t-il avec un petit sourire. À ma tête, il voit sûrement que je suis sous le choc, on est dimanche, et à ce que je sache ce jour-là est fait pour se reposer, je pensais aussi profiter de ma fille, j'ai même supplié Damien hier soir, pour ne pas travailler afin de passer le plus de temps possible avec Emy. - maman, c'est qui? Je me retourne et ma fille s'avance devant la porte, comme moi elle a son regard qui s'émerveille dès qu'elle aperçoit l'immense limousine devant chez nous, d'ailleurs il n'y a pas que nous, les voisins aussi se rincent l'œil, et vu le quartier dans le lequel on vit, ils ne doivent pas souvent voir ce genre de voiture. - Monsieur Miller m'a dit qu'il faudrait sûrement que j'insiste pour vous convaincre de me suivre. - je peux savoir où vous comptez nous amener, on est dimanche et je suis censé profiter de ma fille! Répliqué-je sèchement. - je ne peux rien vous dire sur la destination, monsieur Miller tient à ce que je garde le secret. - non, mais il se prend pour qui ce mec! - maman s'il te plaît dit oui, il y aura Sarah! S'il te plaît, s'il te plaît! - la fille de monsieur Miller serait bien évidemment présente. Ce Carlos est obligé de préciser que la fille de monsieur Miller sera là, je connais Emy et elle va me harceler jusqu'à ce que je dise oui. Je regarde à nouveau cette magnifique voiture, il faudrait vraiment être idiote pour refuser, Emy n'aura sûrement pas d'autre occasion de pouvoir s'amuser avec sa nouvelle amie, entre le travail à la maison d'édition et le week-end où je vais devoir de temps en temps aider mon frère, les balades dans Central Park vont se faire rare. Je prends, une profonde respiration, puis baisse la tête pour contempler Emy, qui m'offre un immense sourire. Comment lui refuser? J'espère juste que monsieur Miller tient à garder ses distances, et qu'il ne compte pas aller plus loin après cette journée passer ensemble. - c'est d'accord! réponds-je dans un souffle. - Oh! maman, tu es la meilleure! - vous pouvez nous laisser quelques minutes le temps de nous préparer? - bien évidemment madame Curtis, je vous attends devant la voiture. - Carlos, monsieur Miller, il est toujours aussi attentionné avec ses futurs employés? Il me fait un sourire, j'avoue que ma question est un peu osée, mais j'ai besoin de savoir, je ne veux pas me faire des idées, il est marié et bientôt mon patron. Mais voilà, il est aussi très séduisant, et depuis qu'il est rentré dans ma vie, il ne cesse d'envahir mes pensées. - c'est la première fois, qu'il m'envoie chercher l'une de ses employés chez elle, m'affirme-t-il en souriant. Je lui renvoie un sourire, mon cœur s'emballe à nouveau, et je pense une nouvelle fois à cet homme. Comment va se terminer cette histoire, fait-il tout cela pour que je finisse dans son lit, ou est-ce que je lui plais vraiment, peut-être qu'il veut juste être sympa, oui une amitié? Lilou, réveille toi depuis quand un patron fait ami ami avec l'une de ses employés, c'est plutôt le genre à t'offrir une promotion canapé. Ressaisis toi, tu vas aller à ce rendez vous et mettre les choses aux claires une bonne fois pour toutes, ton cœur n'a pas besoin d'être à nouveau brisé. Je referme la porte d'entrée, Emy revient dans le salon, je ne m'étais même pas aperçu qu'elle était parti et à ce que je vois elle est plus motivé pour cette escapade, que pour aller à l'école. Elle est déjà habillé, alors que moi je suis encore dans mes pensées et bordel comment je vais me fringuer. Je cours dans ma chambre et fouille une nouvelle fois dans mon armoire, du moins je déballe tout ce qui s'y trouve, je crois que je ne me serais jamais autant pris la tête pour m'habiller. Pourquoi l'idée de vouloir lui plaire me traverse l'esprit? Lilou n'oublies pas juste une relation professionnelle, au pire pourquoi pas amicale, mais rien d'autre. J'opte pour un jean un chemisier blanc, et une paire de ballerine noire, après tout je ne sais pas où il compte nous amener, mais je préfère prévoir que nous allons marcher. Puis je finis ma course dans la salle de bain. - maman dépêche toi s'il te plaît! - euh Emy, tu comprendras quand tu seras plus grande, qu'il est difficile pour une femme de se préparer en 5 minutes! Je prends ma douche en 2 minutes, ensuite je me brosse les dents, me maquille légèrement, et me coiffe en toute vitesse, un chignon suffira pour aujourd'hui, ma fille a raison, je ne vais pas non plus le faire poireauter pendant deux heures parce que j'ai dû maîtriser mes mèches rebelles. - tu en penses quoi mon cœur? - tu es la plus belle maman, me complimente t-elle en souriant. - alors c'est parfait merci ma chérie. Je lui dépose un petit b****r sur sa joue, ma fille a le don pour me mettre en confiance même si je ne sais pas pourquoi j'angoisse à mort. On enfile chacune nos vestes respectives et j'ouvre de nouveau la porte d'entrée, Emy ne perd pas une seule seconde pour courir en direction de la limousine, où Carlos nous y attend avec la porte arrière ouverte. Je ferme à clé, et m'avance timidement, le regard de mes voisins me déstabilise, et mon cœur n'en parlons pas, juste de me dire que je vais le voir, il ne cesse de battre à toute allure. Il faut que je reprenne la situation en main, je crois que je suis vraiment sous le charme de mon patron et avec toutes ses attentions, j'ai peur ne pas résister longtemps, ça fait trop longtemps qu'un homme n'en a pas fait autant pour moi, à part mon frère. Je me penche pour rentrer dans la limousine, et je crois que mon cœur a cessé de battre, alors il était là depuis que son chauffeur a sonné à ma porte. J'aurais préféré qu'il vienne me demander de lui-même de passer cette journée avec lui au lieu d'envoyer quelqu'un pour le faire. Son regard me déstabilise tellement, que j'en ai du mal à rentrer correctement dans la voiture et me cogne la tête, voilà une nouvelle fois, je me tape la honte. Mon rêve me traverse l'esprit et à la façon dont il me sourit, j'ai l'impression qu'il lit dans mes pensées ou il se fout tout simplement de moi après tout je viens de me ridiculiser en rentrant à l'intérieure de sa limousine. Je m'assois sur le siège à l'opposé de lui, sa fille vient immédiatement me dire bonjour, j'espère que la mienne à penser à faire de même avec le père de sa copine. - monsieur Miller, Emy, j'espère que tu as dit bonjour! - oui, maman, s'exclame t-elle avec un immense sourire. - Lilou, je suis heureux de vous voir, mais n'oubliez pas appeler moi Sean, sinon je risque de ne plus répondre de rien si vous continuez à employer mon nom. - excusez moi, mais monsieur...pardon Sean, je pensais pourtant avoir été clair la dernière fois que l'on s'est vus, je vous ai dit qu'il était hors de question d'avoir une relation autre que professionnelle! Et en plus que je comptais profiter pleinement de ma fille ce week end! - vous avez vraiment envie de priver votre fille de s'amuser avec la mienne? me demande-t-il sur un ton autoritaire. - non, bien sûre que non, réponds-je d'une voix tremblante. - je vous promets que nous allons passer une belle journée et bien évidemment demain matin, nous reprendrons nos relations purement professionnelles comme vous le désirez Ma respiration s'accélère dès qu'il effleure ma main, et mon cœur je crois qu'il n'a jamais autant ressenti plusieurs sentiments à la fois, je suis à la fois apeuré par cette journée, mais aussi heureuse de voir ma fille rayonnée de bonheur, je suis également triste qu'à partir de demain, on doit faire comme si cette journée ne s'est jamais passée. Je crois que je regrette de plus en plus qu'il soit marié, et qu'il devienne mon patron. Je m'installe confortablement dans mon siège et regarde le paysage défilé à travers vitre, ma fille, je crois que depuis le décès de Franck, je ne l'ai jamais entendu rire autant, ça me faisait vraiment du bien, de la voir ainsi. La limousine ne roule pas très longtemps, et le silence s'est installé tout le long du trajet, du moins entre Sean et moi, on ne s'est pas adressé un mot, pourtant je ne cesse de sentir son regard sur moi. Ma fille a le regard qui s'illumine tout comme le mien quand on voit où il a choisi de nous amener pour passer la journée. - maman! maman! On va au zoo! s'écrie-t-elle. Je me tourne pour contempler la joie sur son visage, et Sarah est aussi excitée que ma fille. - j'espère que vous n'avez pas peur des animaux Lilou, me demande-t-il en souriant. Il doit voir à quel point cette idée me plaît, je n'ai jamais eu les moyens d'amener Emy dans ce genre d'endroit. Mais je reviens immédiatement à la réalité dès que j'y pense, et je me doute qu'il ne compte pas nous offrir cette sortie, j'ai peur à cet instant de devoir tout annuler et lire la déception sur le visage d'Emy. - Sean, c'est très gentil, mais.... Je vais sûrement me ridiculiser, il ne doit pas connaître les galères et les problèmes d'argent à la façon dont il s'habille. - maman, je suis trop heureuse, viens vite s'il te plaît! - il y a un problème Lilou? - c'est que je n'ai jamais pu amener ma fille dans un zoo, ni même un parc d'attractions ou autres, et je ne veux pas abuser, mais... - ne vous inquiétez pas, vous êtes mes invitées, et ça me fait plaisir que votre fille puisse enfin visiter un zoo. - mais c'est trop, au pire vous n'avez qu'à retenir cette journée sur mon salaire et... Il pose son doigt sur ma bouche, un frisson m'envahit aussitôt à son contact, il doit sentir que ma respiration s'affole, c'est officiel, je vais y laisser mon coeur dans cette histoire, il est de plus en plus difficile de maîtriser mes sentiments. - j'ai envie de vous faire plaisir, et puis c'est une idée de ma fille, elle mourait d'envie d'aller dans ce zoo, depuis des semaines. Il retire délicatement son doigt de ma bouche, et un sourire se forme sur son visage, je sens le feu sur mes joues. Je ne sais pas s'il compte vivre d'autres journées comme celle-ci, mais ce qui est sûre, c'est qu'il va nous offrir l'une des plus belles depuis le décès de Franck. - merci infiniment Sean, dis-je les larmes aux yeux. _________________ "Coucou les amis! Alors ce chapitre vous en pensez quoi? Que pensez vous de monsieur Miller? Joue t-il un jeu ou est-il sincère? J'aimerais savoir si ça vous plairez un point de vue de Sean? Gros bisous Alex..."
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD