XVIPour tout de bon la peur les prit, et ils dirent : « Où allons-nous nous perdre ? Tâchons de retourner sur nos pas. » Ils essayèrent de revenir en arrière. Mais on ne sort pas aussi facilement des rues de la Kasbah, quand on y est entré pour la première fois étant gris, ils se trompèrent de route. Alors ils se mirent à errer à la file, dans ce labyrinthe où ils étaient venus se perdre. Ils n’avaient plus peur, seulement ils s’ennuyaient ; après s’être tant amusés, cette journée finissait mal. Ils reprenaient en sourdine la chanson du Joli baleinier, ou bien ils se mettaient tous ensemble à pousser des cris pour se distraire. Et les petites rues montaient, descendaient, avec des pentes aussi raides que des glissières, avec des échelons ardus, des grimpades de chèvres ; elles se cont