XIII Élève-brigadier On était dans la seconde quinzaine du mois de janvier le moment allait venir où, sur la proposition des officiers, le colonel aurait à choisir dans chaque escadron un certain nombre de cavaliers ayant trois mois de présence au corps, pour en former un cours spécial d’élèves-brigadiers. Un matin après la soupe, le maréchal des logis de peloton arriva dans la chambrée, et ayant fait signe du doigt à Fiammet, lui dit : – Venez boire un coup de curaçao dans ma chambre : j’ai à vous parler. Fiammet passa son bourgeron, prit sa calotte à la main et suivit le sous-officier. Celui-ci, ayant fermé la porte avec une sorte de solennité, alla à son armoire, en tira la bouteille de curaçao qu’il gardait en dépôt « pour ne pas qu’on la volât », en versa deux petits verres, et ap