Kotcimanyako disperse les ÉtoilesAprès le Déluge, quand la vie a réapparu sur Terre, les hommes ont émergé de Shipap, dans le Nord. Notre Mère a dit que, bien que différents, ils étaient frères et que rien ne les différenciait les uns des autres. Les hommes ont marché vers le sud, laissant derrière eux une jeune fille, Kotcimanyako.
– Kotcimanyako, viens me voir ! lui a dit notre Mère.
Et elle lui a donné un petit sac de coton blanc tissé à la main. Elle lui a fait promettre de ne pas l’ouvrir, quoi qu’il arrive. Kotcimanyako a promis mais notre Mère a insisté :
– Sois prudente, jeune fille. Ne l’ouvre pas !
La jeune fille ne savait pas ce qu’elle transportait mais, au fur et à mesure qu’elle accomplissait son voyage, l’envie de le savoir grandissait. Elle pourrait, se disait-elle, ne jeter qu’un coup d’œil à l’intérieur du sac…
Kotcimanyako s’est arrêtée. Elle a posé son petit sac de coton blanc par terre et elle en a dénoué les nœuds. La jeune fille dénouait le dernier quand le sac a débordé de quelque chose qu’elle n’avait jamais vu. Effrayée, elle a tenté de faire rentrer le flux mais il s’est élancé vers le ciel. Tout ce qui le composait portait un nom. Et une place était dévolue à chacun. Mais le flux se dispersait, et Kotcimanyako n’a réussi à en faire rentrer dans le sac qu’une toute petite partie. Ce n’est qu’au terme de son voyage qu’elle a libéré les quelques Étoiles restées dans son bagage, et ces Êtoiles ont pris place à l’endroit qui leur était dévolu. C’est pourquoi nous ne connaissons le nom que d’une poignée d’entre elles : la Fronde, les Cales-du-Pot, le Bouclier2, et quelques autres.