La Foudre ne voit que le Tonnerre

Aïsha J’observe l’homme qui est en face de moi avec son regard insistant sur mon corps, un grand homme noir, avec des beaux yeux marron clair, une tête de belle forme, un nez qui le correspond bien, une bouche pulpeuse incroyable. Mais ce que j’aime le plus, c’est son regard, un regard qui ne lâchait pas le mien. Quand le train s’arrête, je détourne mon regard du sien et vois qu’on est à mon arrêt. Je lâche un sourire et essaye de m’enfuir de ce train rempli d’humain. Je devrais vraiment pensé à prendre la voiture, j’ai un peu peur à cause de l’accident que j’ai eu récemment avec maman mais il faut que je passe une fois de plus ce cas. Je prends une grande inspiration et respire l’air de l’Espagne, précisément Grenade, la ville où j’ai vécu toute mon existence. Un sourire s’affiche sur mes lèvres quand je croise des enfants en train de jouer, ils doivent quand même faire attention pour ne pas qu’ils se blessent, j’aime pas entendre les enfants pleurer, ça me brise le cœur. Lorsque je suis enfin à la maison, je vais dans la cuisine pour déposer les courses que maman m’a dit d’acheter, elle aurait très bien pu y aller mais vu que j’étais là mais surtout qu’elle était occupée à commencer à cuisiner avec papa, je me suis portée volontaire pour aller faire les courses. – Wow vous avez bien avancé. Maman : C’est ce que je dis à ton père mais il me croit pas. Mon père me lance un regard et sourit, il n’a pas besoin de parler pour me faire comprendre qu’il se moque de sa femme. Et le pire de ça c’est que maman tombe toujours dans son jeu. J’aimerais tellement rencontrer quelqu’un comme papa, quelqu’un qui m’aime pour ce que je suis et m’accepte totalement. C’est dur de trouver ce genre d’homme de nos jours mais y en a sûrement caché dans ce monde. Je sors de la cuisine et monte dans ma chambre, dans ces moments-là, je peux pas vraiment aider maman parce que papa veut être avec elle. Je m’incruste jamais dans leur couple, je préfère les regarder et rêver d’avoir la même chose. Je dis ça sauf que je ne suis pas prête du tout à avoir quelqu’un dans ma vie, je suis tellement bien seule que je n’ai pas envie qu’un humain entre dans ma tranquillité et bousille mon équilibre. Après mettre allongée sur mon lit, je ferme les yeux et vois le type qui me fixait dans le train, il était très beau mais je regrette de l’avoir fixé comme ça, c’est parce qu’il me regardait et que j’ai senti son regard sur le mien que je l’ai regardé mais j’ai été aussi insistante que lui. De toute façon c’est passé, je ne vais sûrement plus le revoir ce qui met la joie dans mon cœur. Je serais sûrement gênée et je devrais m’excuser pour ça. Ce que je déteste faire. Il y a des invités qui viennent ce soir, c’est pour ça que papa et maman sont en train de préparer à mangé, c’est incroyable comment l’odeur était agréable dans la cuisine, j’ai beaucoup aimé mais il fallait pas que je le dise, maman dit que ça lui fait rater son plat même si je doute de sa parole vu qu’elle les rate presque jamais. Je suis extrêmement fatiguée, je n’ai pourtant rien fait de la journée mais vu qu’il est dix neuf heures, c’est là où ma fatigue monte dans mon corps. Je dors à vingt-trois heures maximum, je suis obligée pour être en forme en cours, je prends pas le risque de dormir trop tard pour ne pas regretter par la suite. Mes copines disent que j’abusent mais moi je trouve que c’est pas le cas, elles dorment jusqu’à deux/trois heures et ça juste pour parler à leur mecs. Ont est la plupart des musulmans et elles savent que ce n’est pas bien ce qu’elles font sûrement que l’une de mes copines a déjà commis la f*********n mais ça, ça nous regarde pas. J’espère ne jamais tomber dedans, de toute façon, si un homme m’intéresse, je le dirais immédiatement à papa et maman pour qu’ils soient au courant et pour qu’on organise un mariage, c’est très rapidement ma façon de penser mais quitte à ne pas perdre de temps et faire confiance à Dieu, autant que ça arrive. La porte de ma chambre s’ouvre mais si je me trompe pas, la personne a toqué sans que je lui réponde, je me tourne et regarde mon frère avant de sourire. Adnan : Fatiguée hein ? Mon grand frère vient s’installer sur mon lit près de moi, il enlève mon voile puis commence à caresser mes cheveux, je ferme les yeux après mettre légèrement plus collé à lui. – Un tout petit peu hein, mais ça va, je peux résister jusqu’à vingt-trois heures. Adnan : Les invités sont toujours pas là, je sais même pas pourquoi maman nous a pas dit que des gens allaient venir. – Moi non plus, je suis allée faire les courses *je marque une pause* d’ailleurs mais j’ai pas pris la voiture, j’arrive toujours pas à conduire je crois. Je le regarde dans les yeux mais il fait que de me sourire, j’ai de la chance de bien m’entendre avec mon grand frère, nous n’avons qu’un an de différence et j’apprécie vraiment qu’on en a pas plus. Nous avons un grand frère qui lui est marié et vit en France. On compte tous y aller là-bas, enfin en France, à Monaco plutôt, j’ai hâte d’y être pour commencer une nouvelle vie. Adnan : Essaye de te reposer un peu avant qu’ils arrivent *il se lève de mon lit* je viens de chercher dès qu’il arrive. – Merci beaucoup Adnan et tu peux aussi prévenir les parents s’il te plaît. Adnan : C’était déjà prévu, t’inquiète pas. Je souris et le regarde partir avant que je me colle contre le mur. Je suis pas du tout pressé de la soirée qui va venir, ce sont juste des amis des parents qui vont venir à la maison. Apparemment qu’ils habitent en France et qu’ils sont là à Grenade en vacances, j’espère que leur vacances se passent bien, mais j’espère surtout qu’ils ont découvert plein de choses. ____ Mon frère est venu me réveiller une heure plus tard, j’ai dormi et j’avoue que ça m’a fait du bien. Je vais tenir quelques heures puis de toute façon c’est pas comme s’ils allaient dormir ici ou qu’ils allaient rester longtemps. Après avoir fait ma toilette, rincer mon visage et avoir mis quelques choses de convenable et surtout mon voile, je descends en bas, j’entendais les voix des invités et je suppose qu’ils sont déjà installés. J’accélère le pas et lorsque j’arrive au salon accompagné de mon frère qui m’a rejoint, je salue la famille invité que je ne connais pas. Je regarde par la suite chaque visage et quand je croise un visage que j’ai déjà vu je fronce les sourcils et regarde le jeune homme. C’est celui de ce matin dans le train. Je détourne ma tête et m’installe à côté de mon frère, je suis totalement gênée là et la seule chose que j’ai envie de faire c’est de m’enfuir. J’inspire et expire un bon coup, il me regarde pas alors je vais faire comme si je l’avais jamais vu. C’est une famille très chaleureuse, les parents en tout cas ont bonne mine et donne la joie à l’ambiance qui était déjà pas mal. Je ne parlais pas, j’avais juste la tête sur l’épaule de mon frère, lui il utilisait juste son téléphone. Quand le dîner arrive, nous nous installons tous sur la grande table, dans la famille invité ils sont six. Les parents plus quatre enfants, un garçon et trois filles, ils ont l’air d’avoir un peu près mon âge et celui de mon frère. Je vais bientôt avoir vingt ans et mon frère vingt-et-un, ce qu’il veut dire qu’ils doivent avoir cette âge là un peu près. Adnan : Tu vas pas dormir ? – Nan t’inquiète pas, mais si je dors, mets moi un coup d’épaule et doucement s’il te plaît. Il lâche un rire pendant que je souriais, je suis installé en face de la mère de famille et d’ailleurs cette femme me regardait, je lui fais un sourire ce qui l’a fait aussi sourire. Femme : Aïsha, c’est bien ça. – Oui… Femme : T’es le petit bébé d’Aya. Je lâche un regard à ma mère qui souriait, elle a oubliée que j’ai vingt ans et non deux. – On peut dire ça. Elle sourit et parle à ma mère, heureusement que nous parlons français mais que surtout je n’ai pas d’accent qui ressort, j’aurais été gênée de parler je le sais déjà. Femme : Je me suis pas présenté les enfants excusez-moi, moi c’est Fatima, la première est ma fille Dunya *elle montre du doigt sa fille* ensuite il y a Anya *elle montre du doigt sa seconde fille* après il y a Lakhdar *elle montre du doigt son fils* et enfin il y a Raja. Ah oui et mon mari Mohamed. Elle montre du doigt la dernière que je regarde quelques secondes puis montre son mari que j’ai aussi observé avant de regarder Fatima. Adnan : Adnan. Il doit déjà les connaître, je suis sûre de ça mais il fait ça pour moi. Je le remercierai plus tard pour ce geste, je le montre pas mais au font de moi, ça me fait plaisir qu’il entre dans ce jeu. Fatima : *en riant* On sait déjà t’en fait pas, tu nous a pas oublier hein. Mon frère secoue la tête pendant que je regardais mon assiette, j’avais vu juste alors. À la base je les connaissais déjà sauf que je les ai oublié à cause de l’accident, ça doit être pour ça. Je regarde ma mère qui comprend mon regard puis je baisse les yeux. Je suis vraiment nulle pour le coup même si ce n’est pas vraiment de ma faute. Je ferme les yeux quelques secondes et lâche un souffle peu audible, c’est pas grave, je peux pas me souvenir de tout après tout, c’est ça aussi le mystère de ma vie. Qui sont les gens que j’ai oubliée ? Aïsha.