Mais l’attente de la voix divine domina en lui toute autre impatience, abolit toute autre anxiété. Il s’aperçut qu’un silence profond s’était fait dans la salle, comme à l’instant où il avait desserré les lèvres pour proférer sa première syllabe. Comme à cet instant-là, le monstre éphémère et versatile, aux mille visages humains, semblait se tendre et se faire muet et se faire vide pour recevoir une âme nouvelle. Quelqu’un chuchota près de lui le nom de Donatella Arvale. Il tourna les yeux vers l’estrade, par-delà les violoncelles qui formaient une haie brune. La cantatrice demeurait invisible, cachée dans la forêt délicate et frémissante d’où allait sortir l’harmonie douloureuse qui accompagne la lamentation d’Ariane. Enfin, dans le silence favorable, monta un prélude de violons. Les v*