C’est alors qu’il aperçut en lui-même, complète et vivante, la figure idéale. Et il l’exprima selon la manière des deux maîtres coloristes qui régnaient en ce lieu, avec le luxe du Véronèse et avec la fougue du Tintoret, dans le langage de la poésie. Toutes les vitalités et toutes les transfigurations de la pierre antique où le temps accumula ses mystères et où la gloire grava ses emblèmes ; toutes les alternances de créations et de destructions merveilleusement faciles qui simulent dans l’eau esclave les libres vicissitudes du ciel : la fulguration de lumineuse allégresse vibrant depuis les croix des coupoles gonflées de prière jusqu’aux petits cristaux salins pendus sous l’arche des ponts ; l’Époux lui-même, incliné sur son char de feu vers la Cité belle, et dans ce juvénile visage inhu