IIICe fut une nuit d’angoisse. Le lendemain, de bonne heure, malgré sa faiblesse et la fièvre qui ne l’avait pas quitté, Ordinov sortit. Dans la cour il rencontre le dvornik. Cette fois, le Tartare, du plus loin qu’il le vit, ôta sa casquette et le regarda sans dissimuler sa curiosité. Puis, comme s’il eût regretté ce mouvement, il reprit son balai tout en surveillant en dessous Ordinov qui venait à pas lents. Ordinov commença : – N’as-tu rien entendu, cette nuit ? – Oui, j’ai entendu. – Qu’est-ce que cet homme ? que fait-il ? – Tu as loué tout seul, hein ? Renseigne-toi donc tout seul, ça ne me regarde pas. – Parleras-tu, à la fin ! s’écria Ordinov hors de lui dans un accès d’impressionnabilité maladive. – Que t’ai-je fait ?… C’est ta faute aussi : pourquoi as-tu fait peur à ton lo