XIIl n’y a rien de mieux au monde qu’une inertie consciente. Vive donc le souterrain ! Ah ! pourquoi en suis-je jamais sorti ? Pourquoi n’y suis-je pas né ? – Car j’ai voulu essayer de vivre, je vous l’ai dit : j’ai essayé d’être goujat. – Peut-être même ai-je aussi essayé d’être héros. Rien, il n’y a rien dans le monde pour moi. Mon passé est une perpétuelle et ironique négation. Hélas ! j’ai rêvé, je n’ai pas vécu ! et pourtant je vais bientôt mourir. De cela je ne me plains pas trop. Pourtant, messieurs, avouez vous-mêmes que ce n’est pas juste ! J’ai rêvé la vie au loin, sur les bords de la mère Volga, avec la si belle, la si étrange fille, dont je n’ai pas eu la force de m’emparer quand elle m’était offerte, elle ma vraie vie, ma seule vie, et depuis ce jour-là je suis mort avant l