LI Avant d’aller plus loin, retournons à l’hôtel Van-Hop. Nous avons laissé le marquis sortant de chez sa cousine l’Indienne Daï-Natha, après la foudroyante révélation qu’elle venait de lui faire. M. Van-Hop était hors de lui, et, pendant une heure, il erra dans les Champs-Élysées, semblable à un homme frappé de folie. Il était nuit, l’air était froid ; il tombait une pluie fine, menue, qui se dégageait du brouillard et pénétrait jusqu’à la moelle des os. Les Champs-Élysées étaient déserts. Le marquis se laissa tomber sur un banc, au pied d’un arbre, cacha sa tête dans ses mains et fondit en larmes. Il pleura comme une femme, comme un enfant privé de sa mère et abandonné sur la voie publique. Cet homme riche à millions, heureux naguère et dont la colossale stature semblait résumer le