III Cécilia Mais il était écrit au livre de ma destinée que je retrouverais Célio sur mon chemin. J’approche de la loge de Cécilia, je frappe, on vient m’ouvrir : au lieu du visage doux et mélancolique de la cantatrice, c’est la figure enflammée du débutant qui m’accueille d’un regard méfiant et de cette parole insolente : – Que voulez-vous, Monsieur ? – Je croyais frapper chez la signora Boccaferri, répondis-je ; elle a donc changé de loge ? – Non, non, c’est ici ! me cria la voix de Cécilia. Entrez, signor Salentini, je suis bien aise de vous voir. J’entrai, elle quittait son costume derrière un paravent. Célio se rassit sur le sofa ; sans me rien dire, et même sans daigner faire la moindre attention à ma présence, il reprit son discours au point où je l’avais interrompu. À vrai dir