Elle se tut.
— Alors, tout va bien ? Je ne te comprends pas…
— Non, parce que je dois redevenir Aila et je ne sais plus qui elle est… Quel bras veux-tu que je te coupe ? Le droit ou le gauche ?
— Ça ne va pas ! Aucun des deux !
— Moi, je vais perdre les deux !
Pardon fronça les sourcils. Visiblement, il saisissait difficilement ce qu’elle racontait. C’était normal, il n’avait pas été présent pour la regarder suivre sa route tortueuse, jour après jour…
— Aujourd’hui ou demain, je dois renoncer aux Esprits de la Terre. C’est cela ou mourir. Adieu mon bras gauche ! Après-demain, ce sera la magie des fées, épuisée, qui m’abandonnera, adieu mon bras droit… Et je ne serai plus qu’Aila, incomplète et désespérée…
— Ce n’est pas grave. Moi, je l’aime bien, Aila.
— Pardon, je te parle sérieu
