Un vieux lapinTu me demandes, mon cher Camille, ce que j’ai fait pendant mes vacances. C’est très aimable de ta part. À quoi bon voyager si l’on ne devait, au retour, épancher ses impressions dans l’oreille d’un ami tout rempli d’indulgence ? Donc, j’ai passé quinze jours à Torre dell’Annunziata, à une demi-lieue de Pompéi, où j’allais chaque matin. Pompéi ! Cette ruine vivante, avec ses temples, ses maisons, ses rues bordées de hauts trottoirs, les traces des chars profondément gravées sur ses larges dalles volcaniques, vous ramène en pleine vie romaine, malgré le silence lugubre qui vous enveloppe et vous glace. Quand on pénètre dans ces maisons dont les murs sont encore ornés des fresques les plus variées et fraîches comme si elles sortaient du pinceau de l’artiste, quand on met le pie