Pot à tabacIl était une fois un homme et une femme, nommés Siblot, qui habitaient la rue de la Roquette, près du Père-Lachaise. Le mari vendait de la terre glaise pour les sculpteurs, et la ménagère exerçait la profession de blanchisseuse. C’étaient deux rudes travailleurs qui s’aimaient bien, mais dont l’union, quoique légitime, n’avait encore donné aucun fruit. De là naissaient maints regrets, à peine adoucis par la rigueur des temps et par une extrême pauvreté. Ces choses se passaient vers 1846 ou 1847. En fréquentant les ateliers, Siblot voyait les artistes ébaucher des statues, et, à force de regarder, le brave homme avait été mordu par le serpent de l’ambition. – Ce n’est pas si difficile que ça, se disait-il souvent, et je veux à mon tour monter une figure. Pas de déesses, de nymp