Ma Foi À Rude Épreuve.

Pourquoi Nous A-T-Il Menti ?

Nous finîmes ensuite de manger, et notre père avait prêté sa langue au silence, bien trop énervé pour poursuivre de quelconques conversations.

Plus tard, aux instants où la lune était très expressive dans le ciel et partageait de sa beauté au monde, couronnée par des étoiles, les grands-parents étaient dehors en train de discuter avec mon frère, Gary, quand j'allais les rejoindre.

'Viens ici, mon ange.' Disait papi, m'apercevant devant la porte.

Je courus donc dans ses bras, pendant que mon grand frère était adossé sur le mur, regardant vers cette couverture qui nous retient de voir certaines choses cachées de ce monde. Grand-mère et son époux, qu'elle semblait ne pas aimer moins que dans les jours de leurs jeunesses, étaient assis près de lui sur les chaises extérieures.

L'amour... quel sentiment beau et qualifié d'étrange à bien des moments.

Pensez-vous qu'il est possible d'aimer son conjoint et de rester à ses côtés jusqu'à la fin de nos jours ?

Posée comme ça, certains diront que oui, vu que d'autres l'ont déjà fait.

Pourtant, il est compliqué pour les Hommes de nos jours de suivre cet élan. (Homme avec grand H, de ce fait, hommes et femmes).

Il est d'ailleurs écrit dans Apocalypse 2:4, (LSB).

En effet, bien que ce verset parle de l'amour envers le Christ, nous, les Hommes, ne voulons, de manière générale, plus faire l'effort d'arroser cette fleur que l'on appelle relation.

Lorsque nous la voyons en mauvais état, on se dit qu'il y a ailleurs une fleur encore plus belle et en pleine forme qui fera l'affaire.

Mais la vérité, c'est que, en pensant de la sorte, jamais, on ne trouvera ce qui nous convient.

Parce que l'amour ce n'est pas juste ce que nous voulons, mais aussi ce que l'aimé veut et ce, dont la relation a besoin, pour garder de sa beauté et de sa passion.

'Je ne suis pas le premier fils de mes parents.' Avoua-t-il, sûrement cherchant là-haut la présence de Josh.

'Je le savais !' Cria grand-père, 'Où est donc l'aîné ?'

Gary qui voulait témoigner de la mort de notre frère débuta, 'Il est... ' avant de se retourner vers moi et de me sourire, 'il est là-haut avec Dieu en train de nous attendre.'

Et je souriais en retour, contente de la Grâce que nous fait l'Éternel.

À nous qui avons péché contre Lui, Il donne l'opportunité de vivre.

J'étais finalement soulagée par cette définition de la mort que me donnait Gary.

Pourtant, grand-père ne s'arrêta guère à cette phrase. Il s'excita, 'Comment ? Que s'est-il passé ?'

'Papa s'était absenté pour un week-end d'affaires et il fut rentré un lundi matin. Lorsqu'il nous réveilla afin de nous faire remarquer sa présence, c'était l'absence de la vie de Josh qu'on constatait.'

Mamie, voyant les larmes de Gary, attrapa sa main, puis dit, 'Mes pauvres enfants... '

Et Grand-père qui semblait dans de grands calculs susurra, 'il devait avoir la vingtaine à présent, n'est-ce pas ?'

'Oui... ' S'exclamait Gary, 'quand il est décédé... il avait 20 ans.'

'Je le savais !' Frappait papi dans la paume de sa main. 'Mais pourquoi votre père nous l'a caché ?'

'Je n'en sais rien, grand-père... est-ce que je pourrais partir vivre avec vous ?'

'Mon petit-fils, je le vois bien que tu n'es pas heureux ici... ' s'attristait papi. 'Cependant, ton père ne l'acceptera jamais... '

'J'ai peur... ' Dit-il avant de fondre en larmes. 'j'ai peur... cette vie que nous menons ne me procure aucun bonheur. Et ma mère, elle pense que je ne traverse qu'une adolescence normale. Pour elle, ma douleur est normale. Ce n'est qu'une phase de l'adolescence.' Puis, il haussa d'un ton, 'mais j'estime que c'est elle qui a perdu la raison. Comment peut-elle penser que des changements aussi brutaux ne sont pas censés nous peiner ?'

'Toute cette histoire est étrange.... ' Murmurait papi.

De là, un silence s'imposa, poussant nos réflexions à se demander ce qui se passait dans la famille.

Hélas, il n'avait pas fallu longtemps à ma mère pour venir écourter ce moment, 'les enfants... au lit ! J'aimerais que demain, on aille à l'église.' Me choquant.

À cause de cela, je sautillais dans tous les sens, hurlant, 'Oui ! Oui ! Oui !' Toute excitée et heureuse d'y remettre les pieds.

Quant à mes grands-parents, ils étaient restés jusqu'à tard dehors, sûrement.

Le lendemain matin, maman nous réveilla bien joyeuse et comme d'habitude, elle savait que ce n'était pas la peine de proposer cette sortie à son époux.

Le fait qu'il avait déjà accepté qu'elle aille à l'église était beaucoup.

Gary se retrouvait ainsi assis devant, près de maman, à la place qui fut autrefois celle de Josh.

Ma sœur et moi étions derrière. Elle, sur son téléphone et moi en train d'admirer la ville, passer à grande vitesse.

Et quelques minutes plus tard, maman s'écriait, 'Nous y sommes !' Lorsque j'eus un peu de mal à reconnaître l'église.

Aussi, nous étions déjà en retard de quelques minutes. Or, malgré cela, maman nous avait traîné jusqu'à certaines des chaises à l'avant, marchant comme une première dame et attirant l'attention.

Même de mon jeune âge, j'étais gênée.

Pourtant, les gens de l'église ne se furent pas tous, juges. Certains lançaient des sourires vers nos sièges, enchantés de nous revoir.

Cette présence, différente de celle de la maison, cependant tellement apaisante, était magnifique.

Cela m'avait manqué d'être autour de ces gens dont la chaleur me faisait penser qu'on était de la même famille.

Et après le culte, le pasteur principal vint vers nous avec grande joie, 'Je suis content de vous revoir ! Comment ça va ?'

'Bien... ' Répondit maman, 'merci pasteur.' Le sourire aux bouts des lèvres.

'Et toi ma petite Prune ?'

'Je vais bien, merci.'

'Où est Josh ? Ce grand gaillard... '

'Il est décédé, ça fait un bon moment.' Dit ma mère, revivant une fine émotion du choc ressentit ce jour où son premier fils nous avait quittés.

'C'était alors ça.... ' S'exclamait le pasteur. 'La raison pour laquelle Dieu m'avait demandé de vous indiquer de vraiment rentrer en prière... ' Bougeant la tête sans trop savoir comment exprimer son empathie.

'Ne vous inquiétez pas !' Repris à ce moment-là, mère, 'le malheur a frappé à notre porte certes, mais un vent de bonheur l'a emmené loin... '

'Comment ça ?'

'Pasteur... notre vie a changé oh... '

'Dites-moi... '

'Mon mari avait rencontré un ami d'une ancienne église qu'il lui avait fait un prêt de 20 millions pour monter une affaire. Et... vous savez que mon époux est fait pour les affaires, n'est-ce pas ?! Aujourd'hui, on vit dans une immense villa... '

'Merci Seigneur !' Levait-il les mains vers le ciel.

'D'ailleurs, vous pourrez passer bénir la maison quand vous le voudrez... '

'Je passerai après les fêtes.' Nous promit-il.

'C'est d'accord. Je cuisinerais pour vous !' Assurait-elle. 'Merci encore... nous allons rentrer maintenant, car nous avons programmé de festoyer avec les parents de mon mari.'