Ma Foi À Rude Épreuve.

Discussion À Table

Arrivés à table, mon père, en remarquant que ses parents ne s'étaient pas compliqués la vie en essayant de distinguer le couvert pour la soupe à celui du plat principal, ou encore, à celui du dessert, il s'amusa à dire, 'vous avez toujours ces habitudes ?' Les voyant manger avec les mains.

'Tu es le seul qui les ait perdus.' Déclarait Gary, alors que mon père lui lança un regard colérique.

Puis, papa tenta aussi de se moquer de son fils, 'regarde les jeunes... ' commentait-il donc, 'ils nous tiennent tête sans savoir les sacrifices qu'on fait pour eux.'

'Tu as bien fait pire, n'est-ce pas ?' Avait répondu papi. 'Et tu t'es entêté jusqu'au bout... '

'Décidément... ' S'exprimât mon père, 'vous êtes tous contre moi dans cette maison.' Ensuite, il continua, 'Je vous ai invité pour qu'on fasse la paix avec notre passé, pas pour qu'on se dispute.'

'Qui a dit que nous, on ne l'avait pas encore fait ?' Cherchait à savoir papi. 'Les disputes font parties de la vie de famille. Ça n'a rien à voir avec le passé ou le présent, mais plutôt avec les différences d'idées.' De là, il ajouta, 'tu devrais accepter que ce n'est pas parce que tu aimes quelqu'un qu'il devrait tout le temps aller dans ton sens.'

Après quoi, grand-père donnait un exemple, 'regarde Dieu...'

'Oh non... ' ronchonnait père.

'Il est Le Savoir en personne. Il sait tout et voit tout. Avant même qu'on ne puisse ouvrir la bouche, Il a déjà lu nos cœurs. Pourtant, Il aime nous écouter parler. As-tu entendu l'histoire de Jonas... ou encore celle d'Adam et Eve ? Ou encore l'histoire du peuple d'Israël ?'

'Ma maison n'abrite pas ces lavages de cerveau... ' Informait papa.

'Dis-moi papi... ' m'exprimais-je, 'que veux-tu dire ?'

Et mes grands-parents souriaient devant ma curiosité. Papi poursuivait de ce fait, 'Et bien... ce que je veux expliquer, est que... Dieu savait déjà qu'Adam et Ève avaient péché lorsque Il s'est approché d'eux dans le jardin d'Éden... toutefois, Il a donné l'opportunité et fait grâce à ces derniers de Lui communiquer par leurs propres mots ce qui venait de se passer.'

'Pourquoi ?' Fronçais-je les sourcils, confuse.

'Il nous apprenait déjà la repentance... depuis le premier jour. Dire la vérité, prendre la responsabilité de nos actes, apprendre de nos erreurs et demander pardon.'

'Et qu'est-ce qu'il y'a avec Jonas et le peuple d'Israël ?' Continuais-je.

'Jonas n'était pas forcément d'accord d'aller vers où Dieu l'avait envoyé. Il se disait que Dieu était le Dieu seulement des juifs et considérait les gens de Ninive comme des ennemis. Ainsi, Dieu lui a montré et expliqué pourquoi le peuple de Ninive devait entendre Sa voix et être pardonné s'ils se repentaient. Ne penses-tu pas qu'Il aurait pu choisir quelqu'un d'autre pour accomplir cette mission ? Quelqu'un par exemple qui n'avait pas de mauvais aprioris sur cette ville ?'

'C'est vrai.' Reconnus-je.

'Mais Il a choisi Jonas et Il lui a montré les choses. Il a par la même occasion utilisée Jonas pour nous donner plusieurs leçons. Par exemple, nous voyons par la fuite que Jonas a tenté de faire que Notre Seigneur est omniprésent, omnipotent et omniscient. Il nous a révélé en gardant Jonas dans le ventre de ce poisson pendant trois jours que toutes les créatures et les créations du ciel, de la terre et même en dessous de la terre sont sous son contrôle. Il nous a montré qu'Il n'est pas le Dieu d'un seul peuple, mais de tous les habitants de la terre. Il nous a montré encore par cette histoire qu'Il ne juge pas injustement et qu'Il nous donne à tous la grâce d’accéder à Sa Parole afin d'être sauvés.'

Grand-père et moi étions dans une discussion que mon esprit semblait étrangement accepter. Il continuait, 'Dieu a conscience qu'à certains moments, on ne comprend pas Sa façon d'agir. Pourtant, Lui qui a toute la puissance du monde nous traite avec amour et prend la patience de nous faire comprendre certaines choses par la voix de l'Esprit Saint. Il a pris le temps d'expliquer à Son serviteur, Ses agissements en utilisant une plante qu'Il a fait pousser pour abriter et nourrir Jonas.'

Mon père qui pensait que son argent faisait sa sagesse répliqua, 'si tu le dis, mais j'ai acquis assez de savoir pour vous conseiller, et vous devez m'écouter.'

'Ta richesse ne change pas le fait que je suis ton père, Sincère, et que c'est de ma sueur que tu es venu au monde.'

Papa le regardait là, ne sachant pas quoi dire au moment où Gary prit de nouveau la parole pour faire rappel à papi, 'n'oublie pas non plus que grand-mère l'a portée dans son ventre pendant 9 mois. Ce n'est pas facile pour une femme de voir son corps changer en sachant qu'elle n'a pas vraiment le contrôle sur beaucoup… Savoir que son mari ne la regardera peut-être plus de la même façon, savoir que maintenant ses envies passeront après celle d'un autre individu... savoir que de son corps sortira d'un être vivant... savoir que dorénavant sa vie tournera autour de cet être en elle... ça peut être terrifiant.'

Et alors que nous étions tous surpris de son discours, mon grand-père et ma grand-mère le regardaient avec fierté.

Or, agacé, mon père l'interrogea, 'Que sais-tu des femmes, toi ? Penses-tu que parce que tu as connu quelques petites adolescentes, ça fait de toi un savant ?'

'Papa... si ce ne sont pas les femmes qui rendent savant, penses-tu que l'argent pourrait le faire ? Au moins elles, elles ont le mérite d'être appelées mère des vivants !'

'Je pensais que vous partiez à l'église.... Dieu n'est-Il pas le donneur de vie ?' Rétorqua papa, cherchant absolument à avoir le dernier mot.

Donc, moi à qui cela avait manqué de parler de Dieu, je m'étais empressée de répondre, 'Papa… Dieu est La vie et Le Créateur de vie. Dans Sa bonté, il a permis à la femme de porter la vie en elle... ne confond pas tout... c'est pour ça qu'Adam a appelé sa femme Ève.' Avant de lui demander, 'Connais-tu l'histoire de Jésus-Christ ?'

'Tu vois papa ? Même un enfant nous apprend des choses. Merci Prunelle.' M'avait félicité Gary.

Et comme père ne voulait pas dire un mot de plus, il mâchait avec dureté sa nourriture, essayant d'évacuer sa colère, lorsque grand-père me déclara, 'Ta grand-mère avait raison, tu seras une grande dame.'

Cette dernière, heureuse, ajouta, 'Tu es vraiment la prunelle des yeux de Notre Seigneur.'