M. Toutin-Laroche, grand et maigre, ancien inventeur d’un mélange de suif et de stéarine pour la fabrication des bougies, rêvait le Sénat. Il s’était fait l’inséparable du baron Gouraud ; il se frottait à lui, avec l’idée vague que cela lui porterait bonheur. Au fond, il était très pratique, et s’il eût trouvé un fauteuil de sénateur à acheter, il en aurait âprement débattu le prix. L’empire allait mettre en vue cette nullité avide, ce cerveau étroit qui avait le génie des tripotages industriels. Il vendit le premier son nom à une compagnie véreuse, à une de ces sociétés qui poussèrent comme des champignons empoisonnés sur le f****r des spéculations impériales. On put voir collée aux murs, à cette époque, une affiche portant en grosses lettres noires ces mots : Société générale des ports d