II-3

2414 Words

Si M me Sidonie ne faisait pas fortune, c’était qu’elle travaillait souvent par amour de l’art. Aimant la procédure, oubliant ses affaires pour celles des autres, elle se laissait dévorer par les huissiers, ce qui, d’ailleurs, lui procurait des jouissances que connaissent seuls les gens processifs. La femme se mourait en elle ; elle n’était plus qu’un agent d’affaires, un placeur battant à toute heure le pavé de Paris, ayant dans son panier légendaire les marchandises les plus équivoques, vendant de tout, rêvant de milliards, et allant plaider à la justice de paix, pour une cliente favorite, une contestation de dix francs. Petite, maigre, blafarde, vêtue de cette mince robe noire qu’on eût dit taillée dans la toge d’un plaideur, elle s’était ratatinée, et, à la voir filer le long des maiso

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