LVII Le lendemain matin, M. Roland de Clayet se leva d’assez bonne heure, le sourire aux lèvres et tout guilleret. Il trouva M. Octave assis à son chevet, dégustant un puros et lisant les journaux. – Hé ! hé !... lui dit le bambin, tu me fais l’effet de François Ier dormant sur l’affût d’un canon, la veille de la bataille de Marignan. – Tu trouves, mon cher ? – Parbleu !... tu es au moins chevalier, si tu n’es pas roi, et jamais si grand calme ne régna dans l’âme d’un preux à la veille d’un combat. – Ah çà, mon cher, dit Roland, de quel combat parles-tu donc ? – Comment ! tu n’as pas peur ? – Peur de quoi ? – Mais... du comte Artoff. Roland haussa dédaigneusement les épaules. – D’abord, mon cher, dit-il, je ne vois pas comment le comte peut m’effrayer. – Mais... tôt ou tard... i