XXXI L’empoisonneur don José était sorti de chez la gitana d’un pas ferme et la tête haute : « Ta maîtresse est fatiguée ce soir, avait-il dit à la nourrice, tu la laisseras dormir demain le plus longtemps possible. » Et il était parti bien persuadé que celle qu’il avait longtemps aimée avec toutes les frénésies de la passion ne se réveillerait pas. Cependant, et quelque endurci qu’il fût déjà dans le crime, don José sentit son cœur battre avec une certaine violence lorsqu’il fut dans la rue, et, malgré lui, il leva les yeux vers les croisées du boudoir de la bohémienne. – Pauvre Fatima ! murmura-t-il avec un soupir, ainsi passe l’amour ! Pendant quelques minutes, l’Espagnol éprouva comme un v*****t remords de son crime ; puis les menaces de la gitana lui revinrent en mémoire, et alors