XXV Vis-à-vis de don José, lorsqu’elle n’était armée que d’un simple soupçon, la gitana Fatima avait déployé toutes les colères, tous les courroux de la passion. Elle l’avait menacé de son poignard : s’il eût hésité à expliquer l’origine de ce mouchoir, elle l’eût tué. En présence de cet être mystérieux, au contraire, la bohémienne se trouvait frappée de prostration. Pourtant cet homme lui disait : – Don José te trompe... il t’a donné une rivale, et cette rivale, je te la montrerai dans un bal masqué. Or, tout cela coïncidait si étrangement avec le rêve de la superstitieuse fille des vieux gitanos, qu’elle ne pouvait plus douter. Eh bien ! depuis que le soupçon s’était presque changé en certitude, la fureur de la bohémienne avait fait place à une sorte de douloureux abattement. Elle re