LXVII Le courrier était un homme d’environ quarante-cinq ans, grand, robuste, au teint coloré. Il entra dans l’auberge, marchant d’un pas alourdi, comme un homme qui a fait une longue trotte à cheval et perdu l’usage de la marche. Il se laissa tomber plutôt qu’il ne s’assit sur une chaise, devant la cheminée, en face de l’homme à la tapissière, qui était revenu prendre sa place. Il ôta son chapeau ciré, croisa ses grandes bottes et se plaça à l’officière sur sa chaise. Puis il regarda l’homme à la barbe rouge, qui lui avait offert de le conduire à Paris : – Ainsi, vous avez un cheval ? – Un normand de cinq lieues à l’heure, répondit son interlocuteur. – Et une voiture ? – Un amour de tapissière qu’un enfant traînerait. – Ça me va, répéta le courrier, il y a si longtemps que j’ai un c