CHAPITRE VIIAyrton La surprise que produisirent ces paroles ne saurait se dépeindre. Glenarvan s’était levé d’un bond, et, repoussant son siège : « Qui parle ainsi ? s’écria-t-il. – Moi, répondit un des serviteurs de Paddy O’Moore, assis au bout de la table. – Toi, Ayrton ! dit le colon, non moins stupéfait que Glenarvan. – Moi, répondit Ayrton, d’une voix émue, mais ferme, moi, un Écossais comme vous, mylord, moi, un des naufragés du Britannia ! » Cette déclaration produisit un indescriptible effet. Mary Grant, à demi pâmée par l’émotion, à demi mourante de bonheur, cette fois, se laissa aller dans les bras de lady Helena. John Mangles, Robert, Paganel, quittant leur place, se précipitèrent vers celui que Paddy O’Moore venait de nommer Ayrton. C’était un homme de quarante-cinq ans,