CHAPITRE V Une victoire navaleLe docteur et l’amiral avaient pris l’habitude de se tenir compagnie dans leur promenade matinale entre le déjeuner et le lunch. Les gens qui habitaient sur les bords de ces routes ombragées d’arbres étaient accoutumés à voir nos deux personnages, le marin long, maigre, austère, et le médecin replet, affairé, dans son complet à carreaux, passer et repasser avec une régularité telle qu’on eût pu, en les voyant, remettre à l’heure une pendule arrêtée. L’amiral faisait deux pas quand son compagnon en faisait trois, mais le plus jeune avait des mouvements plus vifs, et tous deux faisaient sans peine leurs quatre milles et demi à l’heure. Le lendemain des événements qu’on a racontés fut une belle journée d’été. Le ciel était d’un bleu foncé, semé de quelques fl