VI Le grand pinIsot ma drue, Isot m’amie, En vos ma mort, en vos ma vie ! (Gottfried de Strasbourg.) Ce n’est pas Brangien la fidèle, c’est eux-mêmes que les amants doivent redouter. Mais comment leurs cœurs enivrés seraient-ils vigilants ? L’amour les presse, comme la soif précipite vers la rivière le cerf sur ses fins ; ou tel encore, après un long jeûne, l’épervier soudain lâché fond sur la proie. Hélas ! amour ne se peut celer. Certes, par la prudence de Brangien, nul ne surprit la reine entre les bras de son ami ; mais, à toute heure, en tout lieu, chacun ne voit-il pas comment le désir les agite, les étreint, déborde de tous leurs sens ainsi que le vin nouveau ruisselle de la cuve ? Déjà, les quatre félons de la cour, qui haïssaient Tristan pour sa prouesse, rôdent autour de la r