Je demeurai un instant étourdi, bouleversé, et plus embarrassé que satisfait du tête-à-tête ; puis, en cherchant à me rendre compte de ce qui se passait de mystérieux autour de moi, je parvins à m’imaginer, à travers les fumées du vin, quelque chose d’assez vraisemblable, quoique pourtant ce fût une erreur complète. Je crus expliquer tout ce que je venais de voir et d’entendre, en supposant d’abord que cette dame si tranquille et si parée était une de ces filles de Bohème que j’avais vues quelquefois dans les foires ; 2° que Laurent, l’ayant rencontrée par les champs, l’avait amenée pour divertir la compagnie ; 3° qu’on lui avait fait confidence de mon état d’ivresse fanfaronne, et qu’on l’amenait pour mettre ma galanterie à l’épreuve, tandis qu’on me regarderait par le trou de la serrure