CHAPITRE DIX Ryan dirige le bateau assis à la poupe et en compagnie de Jack qui, les pattes sur le bastingage, contemple la rivière la langue pendante. Je me penche en arrière et laisse le vent se prendre dans mes cheveux et les ébouriffer derrière moi. Le vent est étonnamment fort et, à cause de la vitesse, froid et vivifiant. J'ai le nez qui pique et les joues gelées. Ça fait du bien d'être en mouvement, de savoir que mon voyage a finalement commencé. Après tous ces mois passés à penser à ce moment, il a fini par arriver. C'est surtout formidable d'être sur l'eau, loin des grandes villes et de la destruction. Ici, on peut presque faire comme si la guerre n'avait pas eu lieu. L'eau étincelle sous nos pieds alors que nous la fendons à toute vitesse. Je permets au mouvement de me détendr