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Athéna regarda par sa fenêtre le magnifique coucher de soleil. Les rayons argentés semblaient danser avec l'eau de la fontaine. L'air était frais et pur. Aucun bruit de voitures, de chevaux ou quoi que ce soit d'autre ne venait gâcher la belle vue devant elle, seulement les sons de petits animaux donnant leur récital par cette belle nuit d'été se faisaient entendre. Les journées étaient si mouvementées au manoir qu'elle préférait la nuit et son silence. Elle sourit en fermant les yeux. Si elle n'avait pas cette profonde tristesse, elle serait déjà en train de descendre les marches de la rivière pour une baignade nocturne. Athéna soupira. Elle n'avait pas quitté sa chambre depuis deux jours maintenant. Elle ne laissait entrer sa femme de chambre que lorsqu'elle lui apportait à manger ou venait nettoyer sa chambre... Elle ne voulait voir personne d'autre, ni sa mère, ni sa sœur, et certainement pas ce balourd de duc qu'était son père. . Elle leur en voulait à tous d'avoir accepté de tendre la main à ce prince Don Juan qui faisait la une de la presse à scandale, et cela, sans lui parler comme si son point de vue ne comptait pas... C'était sa vie après tout... De tous les princes et seigneurs qui existaient sur terre, c'était le prince Louis que son père avait choisi comme futur gendre... Il avait après tout trouvé un charmant marquis pour sa sœur, pourquoi n'a-t-il pas s'il faisait la même chose pour elle... Elle devrait accepter le fait qu'elle ne ferait jamais de mariage d'amour à cause de son titre... On ne pouvait pas lui demander d'épouser un homme qu'elle ne supporterait jamais. C'en était trop pour elle...
Elle se souvient d'avoir catégoriquement refusé lorsque son père a décidé de lui en parler... Son père, bien sûr, lui a dit qu'il ne s'agissait pas d'une demande, mais d'un ordre et en a profité pour lui rappeler qu'elle était la fille d'un duc et qu'elle devrait avoir un mari de sang noble. Son père est allé jusqu'à ajouter qu'Athéna avait de la chance qu'un riche prince veuille l'épouser, car avec ses manières modestes, il avait simplement espéré la confier à un chevalier ou à un riche propriétaire. La jeune femme a été offensée par ses propos et pour montrer son désenchantement, elle lui a crié qu'elle s'enfermerait dans sa chambre jusqu'à ce qu'il change d'avis. "Laisse-la, elle finira par sortir..." avait répondu son père alors que sa mère plaidait pour sa fille. Athéna a fait ce rêve où elle a vu un coup de foudre frapper son père. C'était méchant de sa part de penser une telle chose, mais elle priait pour voir son rêve se réaliser. Elle ne détestait pas son père… Elle détestait juste le fait qu'il plaçait le devoir avant la famille tout le temps… Athéna ne l'avait jamais vu sourire. Ou du moins… elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait souri. Sans parler de la dernière fois où elle a décidé de lui parler comme un père à sa fille et non un roi à une princesse. Athéna soupira et regarda la porte de sa chambre. Elle ne tiendrait pas une semaine, elle le savait... Elle aimait trop ses longues promenades et ses folles courses de chevaux.
Quelqu'un frappa doucement à sa porte et elle put facilement deviner qui était à sa porte...
- Raijah ? Je n'ouvre pas... Je boude toujours. Et je ne bouderai plus jusqu'à ce que papa change d'avis.
- Athéna... tu exagères ! Cela fait déjà deux jours.
- Et je resterai encore longtemps. Bonne nuit!
- Athéna... j'ai fait tout le chemin pour te voir, mais toi, tu te caches...
Athéna ne répondit pas. Sa sœur était venue la veille à la première heure une fois que leur mère lui avait raconté comment Athéna avait réagi à la nouvelle. Raidjah avait un si bon cœur... Cependant, Athéna devrait l'encourager à changer d'avis... Pas moyen qu'elle épouse ce prince playboy.
- Je t'ai apporté des livres... Je les ai laissés sous la porte.
Athéna ne répondit rien, mais vit six livres se glisser sous sa porte. Elle s'écarta de la fenêtre et attendit quelques minutes avant de les prendre sous la porte. Elle voulait jour la dure, mais elle ne pouvait nier le fait qu'elle en avait assez de son téléphone portable et de ses films sans oublier qu'elle avait lu toutes les livres de sa bibliothèque personnelle. À force de les lire et relire, elle avait en tête l'emplacement de chaque livre et le contenu de presque toutes les pages... Athéna se mit au lit, prévoyant de lire au moins deux des livres. Elle avait passé la journée à dormir et ne s'attendait pas à ce que Morphée l'emmène de sitôt. Cependant, elle était fatiguée. Épuisée de ne rien faire. Elle se souvenait de ses longues heures de marche, d'équitation et de baignade dans la rivière derrière le manoir. Elle se souvint des railleries de sa servante qui lui payait son salaire, de son insouciance, la pauvre... Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Elle aurait dû simplement dire à son père qu'elle ne lui parlerait plus jamais, mais rester dans sa chambre était comme une punition. Si seulement... Si seulement elle n'avait pas de titres, elle pourrait vivre sa vie comme elle le voulait. Elle n'aurait pas à suivre un programme que quelqu'un d'autre avait soigneusement planifié pour elle. Elle n'aurait pas à épouser un prince par intérêt...
- Ton cours d'escrime est à une heure, ne sois pas en retard... Puis ton cours de danse est à deux heures, ne mets pas de pantalon... Mima, elle imitait sa mère.
Elle s'arrêtait et reprenait :
- Tu n'utilises pas ton téléphone à table et tu ne parles pas la bouche pleine... dit-elle en imitant son père.
Toute sa vie, elle avait suivi un chemin qui visait à faire d'elle une femme respectable. Elle les avait toujours laissés faire, même si elle savait qu'ils étaient toujours déçus par elle... Personnellement. Athéna s'en fichait... Elle se souvient soudainement de la fois où elle avait insulté un émir parce qu'il lui avait dit qu'elle ressemblait bien plus à une servante qu'à la fille d'un Duc. Comme si elle voulait être la fille d'un Duc... Le visage de son père était livide, comme s'il avait vu un fantôme. Elle sourit en repensant à ce si beau souvenir. Elle soupira en prenant un des livres "Attraction dangereuse" lu t-elle sur la couverture... Elle ouvrit la première page et s'immergea rapidement dans la magie d'une histoire d'amour éternelle... Sa vie serait tellement plus satisfaisante si jamais elle vivait dans l'une de ses histoires... Elle aura son prince charmant et peut importe le déroulement, la fin serait heureuse...