Chapitre II : Esquisse de l'accueil familial et sociétal .

935 Words
L’accueil fut au départ chaleureux . Mise à part l’intégrisme religieux constatait chez son oncle et son petit frère Makhtar , Maryama ne se plaignait guère . Soxna Daba , sa mère ne cessait de rappeler de par et d’autres aux voisins le retour de sa fille . Maryama était d'une générosité exquise et distribuait sans compter son argent . Le vieux Seyni , jadis , triste à cause de l’absence d’un héritier spirituel et matériel sentait en Maryam le garçon jamais eu .. Le jeune Makhtar n’est pas son fils biologique . Et comme le dit Mame Kocc *un fils adoptif ne doit jamais être considéré comme son propre fils* le vieux y croyait fortement . En effet , la troisième épouse, mère de Maryama avait été répudié peu de temps après la naissance de Maryama . Deux ans après , elle retrouve son amour d’enfance . Ils avaient à peine 33 ans. Période juvénile où la libido aussi masculine que féminine est à son apogée. Toutefois , au lieu d’avaler ses pilules , elle couchait permanement avec son homme sans préservatif et avec beaucoup de témérité . Elle tombera enceinte et accouchera d’un garçon . Le déshonneur frappait déjà sa famille . Rejetée par ses parents , elle élèvera , seule , ce garçon . S Son frère , Lamine , imam et oncle participa beaucoup à l’éducation de ce jeune garçon . Il lui enseignera le coran , la sunna à tel enseigne qu’il deviendra le potentiel imam de la mosquée . Malgré tout , certains vieux lui rappeler l’origine de sa naissance. Les vieux du quartier , afin de laver l’enfant , le jeune Makhtar , vont beaucoup contribuer à la réconciliation entre le vieux Seyni et Soxna Daba. Le vieux , garda jalousement cette histoire et la rappeler souvent à la mère . Maryama n’était pas au courant de tout cela . Elle était très jeune à l’époque . Les propos complexes que son père lui ont transmis à la suite de leur première discussion lui feront douter . Le vieux lui annoncer que *Dieu ne m’a pas donné de garçon . Mais il a bien fait , car tu es mon garçon* . Elle répliqua *et mon petit frère Makhtar* le vieux lui répond *xalee ŋa* signifiant *tu es encore jeune* . Elle chercha vainement sans réponse . Makhtar est donc son frère utérin . Soxna Daba l’aimait follement . Makhtar , endoctriné par l’idéologie salafiste exigea à sa sœur de se voiler , de prier correctement avant de sortir . *La religion est une affaire personnelle* lui lance agréablement sa sœur . Maryama demanda à sa mère le comportement excessif et extrémiste de son frère . *Il ne te veut que du bien* lui réplique sa mère. Elle découvrira plus tard que son petit frère avait une profonde admiration de l’Europe en général et de la France en particulier . La France , pays des droits de l’homme où paradoxalement les musulmans sont maltraités , le prophète Mohammed (psl) caricaturé par un journal , où les attentats à la pudeur sont répétitifs ; *comment mon petit frère intégralement salafiste peut l’aimer et souhaite s’y rendre ? Se demanda Maryama d’un ton bizarre . Makhtar manifestait publiquement son désaccord avec la politique française en Afrique , l’instrumentalisation de la religion en France mais secrètement il ne suivait que l’actualité française . Il pouvait d’ailleurs donné des cours sur l’histoire de la littérature française . Il voulait s’y rendre mais ne le manifesta jamais . Des divergences avec sa sœur Maryama ne tarderont pas à paraître devant la cour de la grande concession . Makhtar renvoya Fatou qui était venue rendre visite à son amie un mois après son arrivée car habillée de manière indécente . Maryama s’y opposa farouchement . Son oncle Lamine renvoya sans hésitation à son tour la jeune Fatou . Maryama a failli se battre avec son petit frère. Sa mère , Soxna Daba demande à Maryama de se taire quand les hommes parlent. Quand l’homme parle , la femme écoute . Telle est notre tradition selon Soxna Daba. Toute la concession s’était rangée au côté de Maryama sauf sa mère et son oncle Lamine . Même le vieux n' hésita pas à soutenir sa fille eu détriment de Makhtar. Si toute la famille avait soutenue Maryama , c’était surtout parce que elle possède de quoi leur faire taire : l’argent . Rappelons que dès son retour , la ministre de la femme l’avait embauché. Elle rentrait tard la soirée . Elle discuta jusqu’à 23 heures avec sa compagne restée en France . La société critiqua sa façon de s’habiller , de parler , de se comporter avec les personnes âgées , son autoritarisme mais personne n’avait le courage de franchir la ligne rouge à cause de son autonomie et indépendance financière . Pas de maris ni de copain , elle inquiétait ses parents . Son père lui proposera deux mois plus tard le mariage avec son cousin Birima. Ce qui l'a pousser sans doute à quitter la grande concession , à loyer un appartement chic et commença solidement son combat pour la libération des femmes. Certaines filles étaient victimes de viols , d’autres d’incestes , d’autres encore mariages forcés . Elle en est consciente et se souvient du mariage de son amie et cousine Fatou . Elle décida de créer l’association *Yeewi jigéen yi* libérer les femmes . Elle commença sa carrière de politicienne. Malheureusement elle ne réussira pas sur le plan politique mais son association va beaucoup contribuer à ses succès et insuccès .
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