IV-9

3082 Words

Pendant que nous parlions ainsi, madame de Gabry prenait des arrangements pour coucher sa pensionnaire. Je vis passer dans un couloir sa femme de chambre, qui portait sur son bras des draps parfumés de lavande. – Voilà, dis-je, une honnête et douce odeur. – Que voulez-vous ? me répondit madame de Gabry. Nous sommes des paysans. – Ah ! lui répondis-je, puissé-je devenir aussi un paysan ! puissé-je, un jour, comme vous à Lusance, respirer d’agrestes senteurs, sous un toit perdu dans le feuillage, et, si ce vœu est trop ambitieux pour un vieillard dont la vie s’achève, je désire du moins que mon linceul soit, comme ce linge, parfumé de lavande. Nous convînmes que je viendrais déjeuner le lendemain. Mais on me défendit expressément de me présenter avant midi. Jeanne, en m’embrassant, me su

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