À
EDMOND ET JULES DE GONCOURT
NOS MAITRES
R.M.
À Madame ***
C’est à vous aussi, mon amie Floride, que je dédie ce livre où j’ai tenté d’analyser les sensations d’une femme comme marquée par quelque loi fatale pour l’éternel amour et les lamentables déchéances. Ainsi que les dévots qui écrivent aux premières pages de leurs eucologes la mystique formule d’une prière, je mets mon roman sous l’invocation de votre adorable beauté, de vos yeux plus doux que les étoiles des nuits d’avril, de vos lèvres hautaines et câlines à la fois qui, si longtemps, ne voulaient plus sourire. Et je serai heureux, j’aurai touché au but, si, pendant seulement une heure, j’ai pu par cette succession de chapitres passionnels, vous distraire de votre spleen morose et mouiller parfois d’une larme vos longs cils noirs qui semblent des ailes.
Respectueusement :
RENÉ MAIZEROY.
Paris, 10 mai 1886.
Première partie