L'amour avec un grand A

Chapitre 6

Kiss

Enfin en Week-end ! J’attendais le vendredi soir avec impatience. Me mettant alaise, je continue un peu les travaux de chez moi. J’ai pu acquérir de la maison de mes rêves. Celle qui se trouve sur la colline, face à la mer. Bon, le seul souci, c’est qu’il y a des travaux à faire pour qu’elle soit parfait. Mais, bon, je suis plutôt doué avec mes mains et j’avance assez vite et si j’ai besoin d’un coup de main, je fais appel à mon adjoint. Il ne peut pas me dire non, grâce à moi, il a pu avoir un prêt pour sa nouvelle voiture. Sauf que là, ce chacal est indisponible. Je suis donc obligé de casser le plafond seul. Ce n'est pas grand-chose, juste une plaque à retirer, car elle a pris l’eau. Et, à cause de ça, il y a une grosse tache. Frappant de toutes mes forces, je suis déconcentré par la sonnerie de mon téléphone. Donnant un mauvais coup, un morceau de plaque me tombe sur la tête, me blessant par la même occasion. Gardant ma main sur ma tête, je décroche sans faire attention si je suis blessé ou non…

_ Allo ?…

_ Kiss, tu es encore au poste ?

_ Non maman. Pourquoi ?

_ On est vendredi soir et le repas sera prêt dans une demi-heure.

_ Ah oui, c’est vrai… Je… J’arrive.

_ Tu vas bien, mon garçon ?

_ Oui maman. Ne t’inquiète pas… Je me suis juste pris un coup sur la tête.

_ Oh mon Dieu ! Tu n’as rien ?

_ Je ne crois pas non… Je vais laisser ça et j’arrive.

Je laisse le bordel que je viens de créer et part jusque chez mes parents. Sauf qu’en cours de route, je réalise que mon front est en sang.

_ m***e… Fait chier…

J’arrive assez rapidement chez ma mère et lui demande si elle n’a pas de pansement…

_ Maman !

_ Oh mon Dieu, mais tu saignes !!

_ Ce n’est rien maman. Juste une petite coupure.

_ Comment as-tu fait ton compte ?

_ J’ai glissé. Mais, ce n'est rien, je te dis.…

_ Laisse-moi en juger. Dit-elle en m’obligeant à m’asseoir.

Tirant sur ma tête, elle regarde la plaie et fronce ses sourcils.

_ Tu es fou Kiss ! Tu dois aller à l’hôpital !!

_ Mais non maman, ce n’est pas grand-chose.

_ Puisque je te dis que tu dois aller à l’hôpital !!

_ Je te dis que tu ferais mieux d’aller à l’hôpital. Dit-elle en commençant à nettoyer la plaie.

_ Aïe, maman, tu fais mal.

_ Tu n’avais qu’à aller voir un vrai docteur. Alors, tu arrêtes de bouger et tu te tais !

_ Qu’est-ce qui t’est arrivé Kiss ?

_ Rien de grave papa. Maman en fait toujours un plat pour un petit bobo…

_ Bonjour. Dit une voix dans le coin de la pièce.

On tourne tous les deux notre visage vers la personne qui a parlé. Alors que ma mère sourit à la nouvelle arrivante. Je suis, en ce qui me concerne, embarrassé.

_ Tia, qu’est-ce que vous faites ici ?

_ Eu… C’est Mimi qui m’a demandé de venir voir Madame Walker.

_ Vous connaissez mon fils

_ Oui madame, j’ai eu l’occasion de le croisé à plusieurs reprises.

_ Pour de bonne raison, j’espère.

_ Oui madame.

_ Appeler moi Jenny ! Puisque vous êtes là, Est-ce que vous pourriez raisonner mon abruti de fils et lui dire d’aller à l’hôpital ?

_ Maman, je vais bien, contre-t-il. Je suis juste tombé.

_ Je croyais que tu avais glissé ? S’étonne ma mère.

Je hausse les épaules mine de rien.

_ Ouais, glissé, tombé. C’est pareil.

_ Non, ça ne l’est pas. Alors, j'aimerais savoir ce qui t’est arrivé ? D’ailleurs, comment se fait-il que tes cheveux soient tout blancs !

Tiana se retient un peu de rire et s’avance vers moi. Quand elle passe une main à travers mes mèches. Un peu de poussière de plâtre tombe sur le sol…

_ Je dirais qu’un morceau de plafond est tombé sur sa tête, je suppose.

Je me mets à rire.

_ Elle est plus douée que toi, M’ams.

_ Un plafond t’est tombé dessus ? Et, au lieu d’aller à l’hôpital, tu viens chez moi ?

_ Je voulais juste que tu me files un pansement, pas que tu joues au gendarme ! Et puis, je n'allais pas perdre un bon repas pour si peu.

_ Montre-moi ça. Dit mon père. Ta mère a raison, c’est un peu profond.

_ Vous permettez ?

_ Eu… J’ai fait quelques années d’étude d’infirmière.

Alors là, je ne regrette pas de mettre blessé. Elle s’avance vers moi et tout de suite, son parfum m’enivre de bonheur...

Tiana

Je garde mon sérieux alors que je m’avance vers lui. Quand je découvre l’entaille, je comprends que j’ai eu raison d’y jeter un œil. Sa mère à raison, il a besoin de point de suture…

_ Pourriez-vous aller me chercher de l’alcool, s’il vous plaît et il y a un kit de suture dans mon sac dans l’entrée. Il faut recoudre.

_ Merci, mademoiselle. Tu vois, elle est d’accord avec moi. Dit sa mère avant de disparaître.

Quant à son père, il part vers l’entrée. Sûrement pour aller chercher mon kit de suture. Quand je suis seule avec lui, je plonge mon regard dans ses yeux et avec un petit sourire diabolique, j’arrache le sparadrap d’un coup sec.

_ Pu…**** !

_ Oups. Désolé, si je vous ai fait mal.

Je jette le pansement de fortune à la poubelle et pars me laver les mains dans l’évier comme si j’étais chez moi...

_ Tu le fais parce que j’en ai vraiment besoin ou c’est juste pour t’amuser ? Questionne Kiss à moitié suspicieux.

_ Je suis obligée de répondre ?

Quand il me fixe et se met à sourire, j’ai une folle envie de le frapper. Je déteste ces gens qui se négligent au niveau de leur santé. On ne rigole pas avec ce genre de blessure. Surtout à la tête. Sa mère revient avec tout ce que je lui ai demandé. Je m’installe sur une chaise à côté de Kiss et appuie un peu trop fort sur la plaie, ce qui le fait jurer de nouveau. Mais moi, ça me fait rire…

_ Aïe. Vous êtes pire que ma mère !

_ Vous n’aviez qu’à aller à l’hôpital, comme elle vous l’a dit ?

_ Mais ce n’est qu’une petite coupure.

_ Oui, coupure qui va vous coûter au moins six points de suture.

_ Rien d'irréparable, je vous fais confiance.

_ Je n’ai pas était jusqu’au diplôme, vous savez. Je ne connais que les basses.

_ Fait juste en sorte que je reste beau.

_ Pour ça, c’est facile avec une belle gueule comme la vôtre.

Il tente de bouger alors que je réalise ce que je viens de dire. Est-ce que j’ai réellement dit à voix haute que je le trouvais sexy ? Quelle honte et devant ses parents en plus !!!

_ Aïe !! Si vous pouviez moins tirer sur les files.

_ Non, il faut serrer pour que ça tienne.

_ Avouez-le, ça vous plaît à cette position ?

Foutu pour pas foutu. Je suis plus à ça prêt… Je me penche un peu plus vers son oreille et murmure afin que lui seul entende…

_ Croyez-moi, ce n’est pas cette position fétiche…

Cette fois, il redresse la tête et plonge son regard amusé dans le mien. Je me retiens de rire et me pince les lèvres pour ne pas sourire… Je lui fais comprendre de baisser à nouveau la tête afin de terminer de le soigner. Une fois le pansement mis sur là plaît, je reprends une distance raisonnable. Me rappelant la raison de ma venue, je me tourne vers Jenny…

_ Désolé de vous avoir dérangé à cette heure-ci. Mimi m’a demandé si vous accepteriez de la dépanner de farine.

_ Oui, bien sûr. Je vais en chercher.

_ Je vous remercie.

Elle me sourit, puis s’approche de son fils, parlant à son oreille, mais assez fort pour que j’entende ce qu’elle lui dit…

_ Elle me plaît cette jeune femme.

_ Moi aussi, de plus en plus. Lui dit-il.

Je sens mes joues s’empourprer et préfère détourner le regard. Surtout quand je réalise que Kiss ne me quitte pas des yeux. J’ai peut-être eu tort de lui parler de la sorte. Je ne voudrais pas qu’il se fasse de fausses idées… Quand sa mère revient, un pot de farine à la main, elle me remercie pour les soins et me demande si je veux rester dîner avec eux.

_ Je vous remercie, mais je vais y aller. Mimi attend la farine.

_ Quel dommage. Kiss aurait pu vous ramener, vous savez.

_ Maman, tss… Je vais me contenter de la raccompagner jusqu’à la porte. Dit-il en leur faisant signe de nous laisser.

Je me pince encore les lèvres et le suis jusqu’à l’entrée. Me remerciant pour les soins, je rejette ses remerciements d’un revers de la main.

_ Ce n’est pas grand-chose. Durant un instant, je me suis retrouvé durant mes années d’étude.

_ Sans vouloir jouer les curieux. Pourquoi avoir arrêté ?

_ … Sam ne voulait pas que je travaille.

_ Sam ??

_ … Mon ex.

Je n’en dis pas plus et le remercie pour la farine. Cette fois, c’est lui qui me fait un rejet d’un revers de la main.

_ Ce n'est pas moi qu’il faut remercie. Ma mère et Mimi se rendent souvent service comme ça. Comme on dit, c’est donnant, donnant.

_ Oui… Pour les files, vous devrez les faire retirer dans quinze jours.

_ Alors, j’espère que vous serez encore là d’ici là.

_ Je… Oui, peut-être. Je ne sais pas encore…

Son regard se fait sérieux. Ses yeux dansant avec les miens, il se rapproche un peu plus de moi. Là encore, j’en ressens un besoin de fuir. Suivant cette danse du regard, je repense à mon coup de fil avec Lidia. Profiter, m’amuser, foncé… Son visage se rapproche du mien et l’instant d’après, ce sont ses lèvres qui caressent les miens. Emplis de douceur et de délicatesse.

_ Merci pour vos soins Tiana.

_ … De rien…

_ J’ai hâte d’être à demain.

_ … Idem…

_ Vous êtes sûr que vous ne voulez pas que je vous raccompagne ?

_ Ça va aller, je suis une grande fille.

Un sourire s’affiche sur sa joue gauche et je fonds un peu plus. Il m’a embrassé… Aucun homme ne m’avait embrassé depuis Sam. Et, si cela devrait me faire peur. C’est tout le contraire. Je réalise avec étonnement que son b****r m'a plus… Et, que j’espère secrètement qu’il recommence.

_ Juste pour me rassurer… Prévenez-moi dès que vous arriverez chez Mimi.

_ Eu… Je veux bien, mais je n’ai pas votre numéro.

Là encore, il sourit et tant sa main pour que le lui donne mon téléphone. Ce que je fais. Et, dans un coin de ma tête, je me dis qu’il a eu une subtile façon de me le donner et donc, par la même occasion, d’avoir le mien. Car nul doute qu’il s’empressera d’enregistrer le mien. Je le salue et repars dans l’autre sans, non sans l’avoir salué une dernière fois.