Envoi à Madame Jules SandeauMadame et chère amie,
Je ne sais pas qui j’aime le mieux de vous ou du maître charmant dont vous êtes le cœur. Me voilà changeant de chemin, sur le tard, à l’heure marquée pour le repos, et je crois que j’irai très loin sur cette autre route.
À la veille d’un grand voyage, entrepris sans idée de retour, l’habitude est de laisser aux siens un souvenir. J’ai voulu vous trier quelques feuillets dans la montagne des papiers anciennement noircis par moi, mais il y en a tant et tant, que je m’y serais perdu si la pensée ne m’était venue de faire mon bouquet avec une douzaine de bonnes consciences.
Mettez cela dans un coin et ne m’oubliez pas.
Paul Féval.
15 Janvier 1877.
ÈveLe tour du monde en cinq lettres