Certes, une femme élégante, Albertine peu à peu en devenait une. Car si chaque chose que je lui faisais faire ainsi était en son genre la plus jolie, avec tous les raffinements qu’y eussent apportés Mme de Guermantes ou Mme Swann, de ces choses elle commençait à avoir beaucoup. Mais peu importait du moment qu’elle les avait aimées d’abord et isolément. Quand on a été épris d’un peintre, puis d’un autre, on peut à la fin avoir pour tout le musée une admiration qui n’est pas glaciale, car elle est faite d’amours successives, chacune exclusive en son temps et qui à la fin se sont mises bout à bout et conciliées. Elle n’était pas frivole, du reste, lisait beaucoup quand elle était seule et me faisait la lecture quand elle était avec moi. Elle était devenue extrêmement intelligente. Elle disa