Le jour où le marchand de volailles présenta Florent à ses amis, ils ne trouvèrent, en entrant dans le cabinet vitré, qu’un monsieur d’une cinquantaine d’années, à l’air pensif et doux, avec un chapeau douteux et un grand pardessus marron. Le menton appuyé sur la pomme d’ivoire d’un gros jonc, en face d’une chope pleine, il avait la bouche tellement perdue au fond d’une forte barbe, que sa face semblait muette et sans lèvres. – Comment va, Robine ? demanda Gavard. Robine allongea silencieusement une poignée de main, sans répondre, les yeux adoucis encore par un vague sourire de salut ; puis, il remit le menton sur la pomme de sa canne, et regarda Florent par-dessus sa chope. Celui-ci avait fait jurer à Gavard de ne pas conter son histoire, pour éviter les indiscrétions dangereuses ; il n