CHAPITRE PREMIERUn camp tartareÀ une journée de marche de Kolyvan, quelques verstes en avant du bourg de Diachinsk, s’étend une vaste plaine que dominent quelques grands arbres, principalement des pins et des cèdres. Cette portion de la steppe est ordinairement occupée, pendant la saison chaude, par des Sibériens pasteurs, et elle suffit à la nourriture de leurs nombreux troupeaux. Mais, à cette époque, on y eût vainement cherché un seul de ces nomades habitants. Non pas que cette plaine fût déserte. Elle présentait, au contraire, une extraordinaire animation. Là, en effet, se dressaient les tentes tartares, là campait Féofar-Khan, le farouche émir de Boukhara, et c’est là que le lendemain, 7 août, furent amenés les prisonniers faits à Kolyvan, après l’anéantissement du petit corps russe